Des conduites à tenir au cours de cette saison 2023, qui enregistre un démarrage précoce à normal et une fin tardive à normale sur le Niger

Jeudi 26 mai dernier, ont pris fin à Dosso, les travaux de l’atelier de formation et de sensibilisation des producteurs agricoles et des animateurs des radios communautaires. C’est une cinquantaine de participants en provenance de toutes les régions du Niger, à l’exception de celle d’Agadez, qui ont pris part à cette rencontre, organisé par la Direction de la Météorologie Nationale (DMN) organise, en collaboration avec ses partenaires dont Swissaid, Wiser et UKaid. Durant trois (3) jours les participants ont eu à se familiariser avec les données et informations climatiques et météorologiques, à être former et sensibiliser sur l’information climatique, les services climatiques et les produits d’informations climatiques élaborés par la DMN et à savoir comment utiliser ces données fournies par la DMN, dans le cadre des activités agro-sylvo-pastorales et halieutiques. Des travaux de groupes, en plénière, des exercices et des recommandations été au menu dudit atelier. Enfin, les participants ont pris connaissances des prévisions saisonnières des précipitations et des caractéristiques agro-climatiques de la saison d’hivernage 2023 pour le Niger.

Dans son intervention, Mme Liman Aissa Diallo a d’abord précisé que, l’objectif global de cet atelier est de renforcer les capacités des communautés rurales à l’utilisation efficiente de l’information climatique dans la prise de décision en vue de les rendre résilientes face aux impacts négatifs du changement climatique.

Elle s’est ensuite appesantie sur : les objectifs des prévisions saisonnières, l’évaluation des prévisions saisonnières 2022 sur le Niger, le partage des prévisions traditionnelles, celui des prévisions saisonnières 2023 sur le Niger, l’utilisation des prévisions saisonnières, suivie des avis, conseils et recommandations.

Déclinant les prévisions climatiques saisonnières des précipitations sur le Niger pour la période Juillet-Aout-Septembre 2023, Mme Diallo a indiqué qu’il est prévu, pour cette période, un cumul pluviométrique normal à tendance légèrement excédentaire sur la bande agro-pastorale du Niger.

Par rapport à la prévision des paramètres clés agro climatiques de la saison 2023, elle a noté que ‘‘Il est prévu pour la saison 2023, un démarrage précoce à normal sur le pays en dehors de la région de Diffa où le démarrage est prévu à précoce. Il est aussi prévu pour la saison 2023, une fin de saison tardive à normale sur le Niger’’.

Selon elle, Des séquences sèches de durées longues à moyennes sont attendues en début de saison sur l’ensemble de la zone agricole à l’exception de la région de Diffa et le département de Gaya où elles sont prévues normales à longues. Aussi, il est à noter, des séquences sèches de durées normales à longues attendues sur l’ensemble du pays en fin de la saison.

« Au regard des cumuls de pluies globalement normaux à tendance excédentaires attendus sur la bande sahélo-soudanienne, des durées de séquences sèches longues à moyennes, des écoulements des cours d’eau excédentaires, des risques hydrométéorologiques relatifs aux inondations, à la sècheresse, à la santé et au temps, pourraient se produire sur le pays », a annoncé la spécialiste de la DMN.

Selon elle, par rapport aux risques de l’inondation, il faut : renforcer la communication des prévisions saisonnières et de leurs mises à jour afin d’informer et de sensibiliser les communautés sur les risques d’inondations ; exhorter les populations à prendre les mesures nécessaires pour réhabiliter les maisons vulnérables en l’occurrence les maisons en banco ou construire des abris temporaires plus résilients (exemple hangars) aux inondations pluviales notamment ; appuyer les efforts de la presse, des plateformes de réduction des risques de catastrophes, des ONG et du Système d’Alerte Précoce ; renforcer la veille et les capacités d’intervention des structures en charge du suivi des inondations, de la réduction des risques de catastrophes et des aides humanitaires ; éviter l’occupation anarchique des zones inondables aussi bien par les habitations que par les cultures et les animaux ; renforcer les digues de protection et assurer la maintenance des infrastructures routières ; curer les caniveaux et évacuer les déchets pour faciliter l’évacuation des eaux de pluies ; suivre de près les seuils d’alerte dans les sites à haut risque d’inondation ; identifier et aménager des sites d’accueil des populations sinistrées ; suivre les mises à jour des prévisions que produisent et diffusent la DMN et la Direction de la Gestion des Ressources en Eaux du Niger ; assurer la veille et renforcer la prospection dans les zones grégarigènes du criquet pèlerin.

Aussi, par rapport aux risques de sécheresse, la MDN recommande de : soutenir le déploiement de techniques climato-intelligentes d’augmentation des rendements des cultures et des fourrages, face aux risques climatiques (pauses pluviométriques) ; utiliser les espèces et variétés de cultures tolérantes au déficit hydrique dans les zones à risque de sècheresse ; diversifier les pratiques agricoles et promouvoir l’irrigation et le maraîchage dans les zones en baisse de production ; faciliter aux producteurs l’accès à des semences des variétés améliorées et des intrants agricoles adaptés à leurs besoins ; adopter des techniques culturales de conservation des eaux et des sols ; prévenir la prolifération de la chenille mineuse de l’épi du mil ; renforcer les dispositifs d’information, d’encadrement et d’assistance agro-hydrométéorologique des producteurs ; reconduire l’opération des pluies provoquées au cours de la saison 2023 en vue d’atténuer les risques de sécheresse (longues pauses pluviométriques).

Les recommandations face aux risques de maladies et ennemis des cultures sont relatives : au renforcement des capacités du système national de la santé et des plateformes nationales de réduction de risques de catastrophes ; à la sensibilisation et à la diffusion des informations d’alerte sur les maladies climato-sensibles ; à l’assainissement des agglomérations à travers des opérations de drainage, de curage des caniveaux et de traitement des gîtes larvaires et éviter le contact avec les eaux stagnantes ; à la vaccination des populations et les animaux pour prévenir les maladies épidémiques et endémiques ; à la prévention des épizooties à germes préférant de bonnes conditions humides notamment la fièvre de la vallée du Rift et au renforcement de la vigilance contre les maladies et les ennemis des cultures (chenille légionnaire et autres insectes nuisibles).

Enfin, pour réduire les risques liés à d’autres phénomènes météorologiques, Mme Diallo a déclaré qu’étant donné le profil attendu, notamment avec des débuts précoces à normaux, suivis des pauses pluviométriques longues à normales en général, il est fort probable que la situation météo en début de saison (Mai-Juin surtout) soit caractérisée assez souvent par des orages accompagnés par des vents forts, de la poussière et du sable. Il est alors conseiller, entre autres de : prendre des mesures pour protéger les personnes et les infrastructures vulnérables à ces risques météorologiques ; protéger les jeunes pousses contre le vent et les dépôts de poussière et/ou du sable ; éviter de s’abriter sous les arbres et d’y garer les véhicules ; ranger les objets (tranchants, pointus) susceptibles d’être emportés par les vents forts ; redoubler de vigilance en cas de mauvaise visibilité dans le respect strict du code de la route pour les véhicules et surtout les bus de transport ; prendre connaissance des mises à jour des bulletins d’alerte dans l’exécution des chantiers des travaux publics et de protéger les animaux vulnérables lors des fortes pluies localisées.

Mahamadou Diallo

(Chargé de Communication/PFPN)