Les productrices et producteurs de Filingué initiés aux techniques agroécologiques de fertilisation des sols.

Dans le cadre de l’exécution du programme conjoint Sahel en réponse aux Défis COVID-19, Conflits et Changements climatiques (SD3C), la Plateforme Paysanne du Niger (PFPN), en collaboration avec le Réseau des Organisations Paysannes et de Producteurs de l’Afrique de l’Ouest (ROPPA) et G5-Sahel organise, du 12 au 15 juin 2023, au Centre de formation en Agroécologie de Winditan, une formation des productrices et producteurs, du département de Filingué (Région de Tillabéri), sur des pratiques d’amélioration de la fertilité de sol. Au total, c’est trente (30) producteurs, de la Commune de Filingué (une des communes de SD3C), qui ont vu leurs capacités renforcées et qui sont accompagnés, à travers deux séries de formation dont une formation sur les techniques sobres de fertilisation de sols et sur la régénération de fertilité de sol (bokashi, biochar, super Mago solide et liquide), ainsi que des pratiques de récupérations et amendement des sols dégradés ( zaï, cordions pierreux,  etc.). Cette activité s’inscrit dans la droite ligne d’appui à la mise en œuvre du programme régional de transition agroécologie des systèmes de production.

Depuis très longtemps, les acteurs du monde rural (Etat, ONG, projet et programmes et OP) à quelque niveau qu’il soit, sont à la recherche d’une nouvelle technique de production agro-sylvo-pastorale. Leurs actions comprennent l’identification, la conception, la vulgarisation et l’adoption des bonnes pratiques agro-sylvo-pastorales.

C’est dans le cadre de cette perpétuelle recherche des meilleures techniques de fertilisation des sols et pour limiter les effets du changement climatique que cette formation a eu lieu.

Assurée par des imminents experts de la Ferme Agroécologique pour une Souveraineté Alimentaire Maintenant (FASAM TERRE VERTE), la formation a regroupée sept (7) groupements ruraux intervenant dans le département de Filingue.

Durant quatre (4) jours à travers des séances théoriques et pratiques, les participants, sous la direction de M. Younoussa Moussa, Responsable de la Production et de la Formation à la FASAM, ont maîtrisé les différentes techniques de fertilisation de sols et de régénération de la fertilité de sol dont : bokashi, biochar), ainsi que les : zaï, cordions pierreux,  etc.

Des bénéficiaires témoignent,…..

La trentaine dépassée, Bibata Adamou vient du Kourfey Centre, membre du Groupement ‘‘Hannou Bidi Na Kanka’’, ‘‘La main qui travailler se nourrir bien’’ et jardinière, elle dit penser tout connaître des techniques de fertilisation de sol. « Mais avec cette formation, je me suis désillusionnée. En effet, je viens de découvrir le Bokashi, un engrais bio, naturel, simple à produire et avec des matériaux locaux donc disponibles et à moindre coût », estime Bibata. Elle ajoute que dès son retour au village, elle compte réunir les membres de son groupement pour une expérimentation et un partage de connaissances acquises à Winditan. « Désormais, nos sols qui sont fatigués et lessivés seront ragaillardis et renforcés grâce aux fertilisants naturels et bio que nous allons leurs administrés », déclare la jardinière, sourire aux lèvres.

Photo :  femmes en pratique sur bokashi 

      Photo : bokashi en retournement

Maazou Insa est un Chef d’exploitation qui vient de Chikal, il est membre du Groupement ‘‘Té Bon Sé’’, ‘‘Aides-toi, toi-même’’, selon lui cette formation est une vraie révélation pour lui, sa famille, son groupement et pour toute sa communauté. « Plus ma famille grandie et plus j’ai des problèmes à la nourrir car de plus en plus les terres se dégradent et ne produisent plus suffisamment. Alors, grâce à la production de bokashi, de biochar et des fertilisants solides et liquides, que je viens d’apprendre, je peux dire que mes terrains agricoles sont sauvés et ma famille aussi. Car je compte expérimenter toutes ces techniques de fertilisation pour rendre à mes sols leur santé et améliorer ma production et cela de manière écologique donc sans produits chimiques », indique M. Insa.

Photos : Bio chabon en carbonisation anaérobique

Mme Hadiza Souley vit à Winditan, propriétaire d’un champs et deux jardins, elle estime que cette formation est pour elle une expérience qu’elle n’oubliera jamais. « C’est que je viens de vivre, durant quatre jours au Centre de formation en agroécologie est historique. Dès la fin de cette formation, je me mettrai au travail pour produire, avec l’aide de ma famille, les fertilisants solides comme liquides. Ainsi, mes sols seront sauvés et ma production alimentaire va considérablement augmenter. Mieux, j’exhorterai les membres de notre groupement pour en produire en quantité suffisante aussi bien pour leurs exploitions que pour la vente. Cela nous procurera, à coup sûr des revenus pour notre structure », projette-t-elle, toute joyeuse.

Pour pousser les participants à bien maitriser et utiliser ces différentes techniques de fertilisation des sols, le formateur Younoussa Moussa de la FASAM a eu ces mots : « La fertilisation organique ou amendements, c’est l’incorporation au sol, de matières organiques plus ou moins décomposées, tels que les fumiers. Elle permet d’améliorer la structure du sol et d’augmenter la capacité du complexe argilo-humique à stocker les éléments nutritifs. Le processus de minéralisation de la matière organique libère de manière progressive les éléments nutritifs dont la plante a besoin pour son développement. Les engrais organiques sont précieux, non seulement parce qu’ils apportent aux plantes des éléments nutritifs mais aussi parce qu’ils ont un effet favorable sur l’état du sol en général ».

Mahamadou Diallo

(Chargé de Communication/PFPN)