Atelier de formation sur des pratiques d’amélioration de la fertilité de sol

Les productrices et producteurs de Filingué initiés aux techniques agroécologiques de fertilisation des sols.

Dans le cadre de l’exécution du programme conjoint Sahel en réponse aux Défis COVID-19, Conflits et Changements climatiques (SD3C), la Plateforme Paysanne du Niger (PFPN), en collaboration avec le Réseau des Organisations Paysannes et de Producteurs de l’Afrique de l’Ouest (ROPPA) et G5-Sahel organise, du 12 au 15 juin 2023, au Centre de formation en Agroécologie de Winditan, une formation des productrices et producteurs, du département de Filingué (Région de Tillabéri), sur des pratiques d’amélioration de la fertilité de sol. Au total, c’est trente (30) producteurs, de la Commune de Filingué (une des communes de SD3C), qui ont vu leurs capacités renforcées et qui sont accompagnés, à travers deux séries de formation dont une formation sur les techniques sobres de fertilisation de sols et sur la régénération de fertilité de sol (bokashi, biochar, super Mago solide et liquide), ainsi que des pratiques de récupérations et amendement des sols dégradés ( zaï, cordions pierreux,  etc.). Cette activité s’inscrit dans la droite ligne d’appui à la mise en œuvre du programme régional de transition agroécologie des systèmes de production.

Depuis très longtemps, les acteurs du monde rural (Etat, ONG, projet et programmes et OP) à quelque niveau qu’il soit, sont à la recherche d’une nouvelle technique de production agro-sylvo-pastorale. Leurs actions comprennent l’identification, la conception, la vulgarisation et l’adoption des bonnes pratiques agro-sylvo-pastorales.

C’est dans le cadre de cette perpétuelle recherche des meilleures techniques de fertilisation des sols et pour limiter les effets du changement climatique que cette formation a eu lieu.

Assurée par des imminents experts de la Ferme Agroécologique pour une Souveraineté Alimentaire Maintenant (FASAM TERRE VERTE), la formation a regroupée sept (7) groupements ruraux intervenant dans le département de Filingue.

Durant quatre (4) jours à travers des séances théoriques et pratiques, les participants, sous la direction de M. Younoussa Moussa, Responsable de la Production et de la Formation à la FASAM, ont maîtrisé les différentes techniques de fertilisation de sols et de régénération de la fertilité de sol dont : bokashi, biochar), ainsi que les : zaï, cordions pierreux,  etc.

Des bénéficiaires témoignent,…..

La trentaine dépassée, Bibata Adamou vient du Kourfey Centre, membre du Groupement ‘‘Hannou Bidi Na Kanka’’, ‘‘La main qui travailler se nourrir bien’’ et jardinière, elle dit penser tout connaître des techniques de fertilisation de sol. « Mais avec cette formation, je me suis désillusionnée. En effet, je viens de découvrir le Bokashi, un engrais bio, naturel, simple à produire et avec des matériaux locaux donc disponibles et à moindre coût », estime Bibata. Elle ajoute que dès son retour au village, elle compte réunir les membres de son groupement pour une expérimentation et un partage de connaissances acquises à Winditan. « Désormais, nos sols qui sont fatigués et lessivés seront ragaillardis et renforcés grâce aux fertilisants naturels et bio que nous allons leurs administrés », déclare la jardinière, sourire aux lèvres.

Photo :  femmes en pratique sur bokashi 

      Photo : bokashi en retournement

Maazou Insa est un Chef d’exploitation qui vient de Chikal, il est membre du Groupement ‘‘Té Bon Sé’’, ‘‘Aides-toi, toi-même’’, selon lui cette formation est une vraie révélation pour lui, sa famille, son groupement et pour toute sa communauté. « Plus ma famille grandie et plus j’ai des problèmes à la nourrir car de plus en plus les terres se dégradent et ne produisent plus suffisamment. Alors, grâce à la production de bokashi, de biochar et des fertilisants solides et liquides, que je viens d’apprendre, je peux dire que mes terrains agricoles sont sauvés et ma famille aussi. Car je compte expérimenter toutes ces techniques de fertilisation pour rendre à mes sols leur santé et améliorer ma production et cela de manière écologique donc sans produits chimiques », indique M. Insa.

Photos : Bio chabon en carbonisation anaérobique

Mme Hadiza Souley vit à Winditan, propriétaire d’un champs et deux jardins, elle estime que cette formation est pour elle une expérience qu’elle n’oubliera jamais. « C’est que je viens de vivre, durant quatre jours au Centre de formation en agroécologie est historique. Dès la fin de cette formation, je me mettrai au travail pour produire, avec l’aide de ma famille, les fertilisants solides comme liquides. Ainsi, mes sols seront sauvés et ma production alimentaire va considérablement augmenter. Mieux, j’exhorterai les membres de notre groupement pour en produire en quantité suffisante aussi bien pour leurs exploitions que pour la vente. Cela nous procurera, à coup sûr des revenus pour notre structure », projette-t-elle, toute joyeuse.

Pour pousser les participants à bien maitriser et utiliser ces différentes techniques de fertilisation des sols, le formateur Younoussa Moussa de la FASAM a eu ces mots : « La fertilisation organique ou amendements, c’est l’incorporation au sol, de matières organiques plus ou moins décomposées, tels que les fumiers. Elle permet d’améliorer la structure du sol et d’augmenter la capacité du complexe argilo-humique à stocker les éléments nutritifs. Le processus de minéralisation de la matière organique libère de manière progressive les éléments nutritifs dont la plante a besoin pour son développement. Les engrais organiques sont précieux, non seulement parce qu’ils apportent aux plantes des éléments nutritifs mais aussi parce qu’ils ont un effet favorable sur l’état du sol en général ».

Mahamadou Diallo

(Chargé de Communication/PFPN)

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Cérémonie d’équipement des producteurs en kits solaires mobiles d’irrigation

Les producteurs de la région de Dosso bénéficient de 100 kits ‘’SAÏ AÏKI’’ pour promouvoir la production agricole

La Maison du Paysan de Margou Béné (Région de Dosso), a servi de cadre, le vendredi 16 juin dernier, pour l’attribution de 100 kits ‘’SAÏ AÏKI’’, pour promouvoir la production agricole régionale.

La cérémonie s’est déroulée en présence notamment des ministres de l’Aménagement du territoire et du Développement Communautaire, M. Maman Ibrahim Mahaman, de l’Agriculture M. Alembedji Abba Issa, de la Président de la Commission du Développement Communautaire de l’Assemblée nationale, du Gouverneur de la Région de Dosso, de la Maire de Birni N’Gaouré, des Responsables du FISAN et de la BAGRI, ainsi que de nombreux autres invités. Des allocutions et des démonstrations de sur l’usage desdits kits étaient au menu de l’activité.

Les Autorités locales se sont, dans leurs interventions, félicités du choix de Margou pour accueillir « cette toute première expérience et initiative de partenariat entre la PFPN, le FISAN, la BAGRI et le CAAB ayant permis d’équiper les producteurs de la région de de 100 kits mobiles solaires d’irrigation ‘’SAÏ AÏKI’’ ».

Quant au Directeur Général du FISAN, M. Assadek Mohamed, il a joué la qualité du partenariat existant entre les parties prenantes et a ajouté que le FISAN poursuivra son appui dans ces genres d’initiative destinées à améliorer les conditions de vie et de travail des producteurs Nigérien.

Prenant la parole à son tour, le Président de la PFPN, M. Djibo Bagna indiqué que, les kits ‘‘Sai Aïki’’ permettront, aux productrices et aux producteurs d’augmenter la production agrosylvopastorales et halieutiques et par conséquent d’accroitre leur niveau de revenus.  « En plus, cette initiative permettra de s’approprier des mécanismes de financement à cout partagé et faire de la bancarisation une priorité du monde rural d’une part et un levier de développement pour le secteur bancaire, car à la PFPN nous croyons à l’inclusion financière, comme nous l’avons indiqué au Président de la République, lors de l’audience qu’il a bien voulu nous accorder le vendredi 9 juin dernier », a estimé le Président de la PFPN.

Ajoutant que ces kits permettront également aux bénéficiaires de se préparer à amorcer la transformation du monde rural et leur intégration effective dans les pôles Agroindustriels, d’une part et de participer activement au programme de développement des différentes filières rurales porteuses.

« Aux heureux bénéficiaires, je les invite à saisir cette occasion afin de renforcer leurs capacités de production, d’augmentation de leurs revenus, d’amélioration de leur condition de vie, mais aussi et surtout je les appelle au respect des engagements pris auprès des partenaires », a-t-il lancé.

M. Bagna a, par la suite, vivement remercier les partenaires, FISAN et BAGRI, ‘‘en espérant, encre plus, de soutien pour conquérir d’autres régions, tout en espérant, que d’autres partenaires se joindront à l’initiative. Nous remercions et encourageons aussi notre partenaire, à savoir le Centre Africain d’Agrobusiness (CAAB), pour son dévouement, sa créativité et sa disponibilité à aider le secteur rural à faire face aux effets du changement climatique

Il a ensuite appelé les autorités locales, départementales et régionales, pour qu’elles apportent tout leur soutien pour la pérennisation et la mise à l’échelle de cette initiative.

« Notre souhait est que l’État et les partenaires financiers renforcent davantage leurs soutiens financiers, au FISAN et à la BAGRI, en vue d’atteindre le développement du secteur rural », a déclaré le Président de la PFPN.

Le ministre de l’Agriculture loue le partenariat PFPN-FISAN-BAGRI-CAAB

Pour le ministre de l’Agriculture M. Alembedji Abba Issa, cette initiative de la Plateforme Paysanne du Niger vient en appui aux orientations données par Son Excellence Monsieur, Mohamed Bazoum, Président de la République, Chef de l’État, quand il a personnellement pris part à la deuxième Edition de la semaine du paysan, tenue en 2021 à Margou Béné, orientation relative à la promotion des nouvelles technologies qui permettent de développer le système d’irrigation, ce qui entre en droite ligne d’un des Axes majeurs de l’Acte III de la Renaissance, concernant la modernisation du Monde Rural.

Il a indiqué que le protocole qui lie les parties prenantes suggère que chaque partenaire assurera sa part de tâche et de responsabilité. « Ainsi, le CAAB se chargera de la conception des kits. La PFPN s’occupera de l’aspect mobilisation, identification et encadrement des bénéficiaires. Le FISAN assurera la garantie et la subvention. Et la BAGRI portera la partie crédit », a précisé le ministre Alembédji.

Le ministre a invité les bénéficiaires à respecter les engagements pris avec les partenaires pour une meilleure réussite et poursuite de cette opération de mise à disposition des kits ‘‘Sai Aïki’’.

Il a ensuite réaffirmé le soutien de son département ministériel pour la poursuite de cette initiative de la PFPN  au niveau des autres régions du Niger.

En effet, après Dosso, ce processus de mise à disposition des kits solaires mobiles d’irrigation, se poursuivra dans les régions de Tahoua et de Tillabéri, pour s’étendre à Maradi grâce à un autre financement. Cette initiative de la PFPN et ses partenaires vise à doter les trois régions (Dosso, Tahoua et Maradi) de 1.000 kits solaires mobiles d’irrigation, comme contribution au combat contre l’insécurité alimentaire et la promotion de l’Agriculture au Niger

Après la remise officielle et symbolique à une dizaine de bénéficiaires, les autorités se sont rendues sur un site maraîcher pour comprendre comment fonctionne ce type de kit. Un exercice pratique expliqué, point par point par le Directeur général du Centre Africain d’Agrobusiness, M. Moussa Maihatchi Chipkao et son équipe.

Les visiteurs ont aussi eu droit à des démonstrations, grandeur nature du fonctionnement desdits kits. Expliquant le fonctionnement du mécanisme, Moussa Maihatchi Chipkao a indiqué que le Kit d’irrigation à motopompe solaire ‘‘SAÏ AÏKI’’ est une des dernières innovations en matière de matériels d’irrigation dans le monde. « Il permet au producteur de faire économie de son carburant, de son vidange et de son énergie physique. Il est composé essentiellement par une motopompe solaire et d’un chariot surmonté de deux (02) panneaux solaires. C’est un kit respectueux de l’environnement et rentre en droite ligne des technologies agricoles climato-intelligentes », a-t-il estimé. Justifiant le leitmotiv ayant conduit le CAAB a collaboré avec la PFPN pour la vulgarisation du kit ‘‘SAÏ AÏKI’’, M. Chipkaou a rappelé que l’idée de collaboration avec la PFPN est venue suite à des innombrables demandes provenant des sociétés coopératives dans le Niger entier.

«Ainsi, dans l’espace d’environ trois (03) mois Septembre 2022 à fin novembre 2022, le CAAB a enregistré plus de 5.000 demandes issues des différentes structures paysannes.

A moyen terme, cette opération vise à mettre à la disposition des producteurs nigériens 25 000 kits ‘‘SAÏ AÏKI’’ pour une superficie emblavée estimée à 12 500 ha et une production en équivalent céréalier estimée à 187 500 tonnes pour une valeur d’environ 37,5 milliards chaque année, précise le protocole.

Mahamadou Diallo

(Responsable de la Communication/PFPN)

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Consortium de suivi de la mise en œuvre de la plateforme PFRN

1ère réunion sur le Consortium de suivi de la mise en œuvre de la politique foncière rurale du Niger

C’est parti pour la pleine implication de la société civile dans la mise en œuvre et le suivi de la PFRN ! 

Le siège national de la Plateforme Paysanne du Niger (PFPN) a abrité, ce jeudi 11 mai 2023, la 1ère réunion sur le Consortium de suivi de la mise en œuvre de la politique foncière rurale du Niger. 4 représentants des collectifs, 3 représentants des faîtières des organisations paysannes, 2 représentants du collège des femmes, 2 des représentants du collège des jeunes et 5 agents de a PFPN. Lors de cette rencontre, les objectifs du consortium, la vision, les différentes activités à réaliser, l’étude et les résultats attendus de l’étude ont été décliné aux participants par M. Issoufa Adamou Abdou, le Coordonnateur du Consortium.

Expliquant le contexte de la mise en place d’un tel cadre, M. Issoufa Adamou Abdou, a expliqué qu’elle intervient suite à l’adoption de la politique foncière rurale en septembre 2021 suivi de son plan d’action ; de la volonté des acteurs de la société civile de poursuivre la dynamique engagée lors de l’élaboration de la PFR, de celle des partenaires financiers pour accompagner la mise en œuvre de la PFR surtout en ce qui concerne l’observatoire ; de la tenue de l’atelier sur les trajectoires des politiques foncières en mai 2022 avec l’appui de l’ADF ; de la concrétisation de la mise en place d’un consortium pour le suivi de la mise en œuvre de la PFR avec la signature d’un Mémorandum.

« La vision est de ‘‘faire de la politique foncière une réalité au Niger garantissant ainsi à toutes les Nigériennes et à tous les Nigériens un accès sécurisé au foncier de qualité, contribuant à l’attractivité des secteurs de l’agriculture et de l’élevage et permettant aux productrices et producteurs de vivre dignement de leur profession dans un environnement favorable’’», a-t-il précisé.

Selon lui plusieurs objectifs sont visés à travers la mise en place d’un tel cadre dont : Asseoir un cadre national de la société civile de référence de veille, de suivi et d’interpellation sur la mise en œuvre de la politique foncière rurale au Niger ; animer le plaidoyer auprès de l’État et des différents partenaires en vue d’assurer une mise en œuvre efficace du plan d’action 2021-2025 de la politique foncière rurale; suivre, évaluer et capitaliser les processus de sécurisation foncière notamment dans les domaines agricole, pastoral et halieutique et enfin suivre et accompagner les initiatives mises en œuvre par l’État en vue de l’amélioration de l’accès des femmes et des jeunes aux terres publiques aménagées dans les domaines agricole, pastorale et halieutique.

« La présente proposition vise à promouvoir une participation concertée, efficace et de qualité de la société civile dans le suivi de la mise en œuvre de la politique foncière rurale au Niger. Spécifiquement, il s’agit de : renforcer les capacités des membres du Consortium dans la production des données et connaissances thématiques et la documentation/capitalisation des processus fonciers au Niger en vue de nourrir le suivi de la mise en œuvre de la PFRN et les processus de réforme foncière à venir ; de dynamiser et renforcer la concertation entre les acteurs de la société civile du Niger dans le domaine du foncier rural en général et de la mise en œuvre de la PFRN en particulier et de renforcer les capacités des responsables du Consortium en matière de gestion des espaces de dialogue multi acteurs et d’analyse stratégique des questions foncières.

Plusieurs activités sont prévues par ledit Consortium, il s’agit de : la réalisation d’une étude sur les pratiques de la transhumance transfrontalière dans l’espace sous régional ouest-africain. Cette étude permettra de faire l’état des lieux des textes juridiques régissant la transhumance transfrontalière dans l’espace ouest-africain est établi ; de mettre en évidence et d’analyser les limites, les incohérences et autres insuffisances desdits textes sont mises en évidence et analysées ; d’identifier et d’analyser, en tenant compte du contexte de a crise sécuritaire, les évolutions et les transformations significatives intervenues dans la pratique de la transhumance transfrontalière ; tirer des enseignements pertinents et formuler des recommandations susceptibles de contribuer, d’une part, à l’amélioration des textes juridiques régissant la mobilité pastorale, et, d’autre part, à la levée ou à la réduction significative des contraintes majeures liées à cette activité.

Parmi les autres activités retenues notons : la capitalisation des processus d’élaboration et de mise en œuvre des schémas d’aménagement fonciers (SAF) ; l’organisation des rencontres régulières en fonction de l’actualité sur le foncier ; l’organisation des ateliers d’échanges-débats et de concertation pour collecter des propositions de réformes destinées au CNCR et aux décideurs ; l’organisation d’une rencontre de bilan et d’auto évaluation de la mise en œuvre du processus. « De manière plus globale, nous souhaitons que, des connaissances soient produites et partagées avec les différents acteurs pour alimenter la réforme et favoriser une meilleure implication du Consortium dans les cadres de dialogue politique sur le foncier aux niveaux national, régional, départemental et communal ; que les organisations de la société civile conduisent des actions collectives de plaidoyer plus fortes pour la prise en compte des préoccupations du monde rural dans la mise en œuvre et le suivi de la Politique du Foncier Rural du Niger (PFRN) et que l’efficacité et la qualité de l’implication de la société civile dans le dialogue politique sur le Foncier Rural et plus globalement sur le monde agricole et pastoral au Niger sont renforcées », a conclu le Coordonnateur du Consortium.

Mahamadou Diallo

(Responsable de la Communication /PFPN)

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Atelier de formation et de sensibilisation

Cet atelier de formation et de sensibilisation des producteurs agricoles et des animateurs des radios communautaires

Faire comprendre et accéder aux participants les informations météorologiques et climatologiques au Niger

Du 22 au 26 mai 2023, la Direction de la Météorologie Nationale (DMN) organise, en collaboration avec ses partenaires dont Swissaid, Wiser et UKaid, organise à Dosso, un atelier de formation et de sensibilisation de petits producteurs agricoles et des animateurs des radios communautaires sur l’utilisation de l’information climatique au Niger. L’objectif de cette rencontre est de renforcer les capacités des communautés rurales à l’utilisation efficiente de l’information climatique dans la prise de décision en vue de les rendre résilientes face aux impacts négatifs du changement climatique. De manière spécifique, il s’agit de former et de sensibiliser  l’ensemble des acteurs des 7 régions du Niger, (Diffa, Dosso, Maradi, Tahoua, Tillabéri, Niamey et Zinder), sur l’information climatique, les services climatiques et les produits d’informations climatiques élaboré par la DMN. C’est une cinquantaine de participants, en provenance de ces 7 régions qui ont pris part à cette rencontre.

L’atelier vise aussi à restituer les résultats de la prévision saisonnières 2023 au niveau de chaque commune, de permettre aux producteur de prendre des décisions pour mieux préparer la campagne agricole 2023, de mettre à la disposition des producteurs des services techniques et des responsables des radios communautaires des informations et outils d’aide à la prise de décision facilement compréhensibles, de partager avec les participants les liens d’accès aux produits et services de la DMN.

La rencontre de Dosso compte vise à établir des relations entre fournisseurs et utilisateurs de services climatologiques au niveau technique et décisionnel, à évaluer la formation par les bénéficiaires, à recueillir des témoignages des participants suite à la formation et à produire un rapport d’atelier. Selon la Représentante de la DMN, Mme Liman Aissa Diallo,  financé par notre partenaire, le Programme WISER Africa du Service météorologique de Grande Bretagne (UK Met Office), cet atelier permettra de renforcer la capacité des agriculteurs vulnérables à accéder et utiliser les informations et services climatiques pour la prise de décisions.

« Mieux, en leur fournissant des informations fiables et en temps réel sur les conditions météorologiques et climatiques, la Direction de la Météorologie Nationale a la capacité d’orienter leur décision et d’améliorer ainsi leur productivité et leur résilience. Nous souhaitons également permettre aux animateurs de radios communautaires et agents communaux de l’agriculture et de l’élevage, d’intégrer ces informations climatiques dans leurs interactions quotidiennes avec nos communautés rurales. Elle a ajouté que le DMN espère que cet atelier améliorera l’accessibilité et la compréhension des services d’information climatique fournis par la DMN à tous les bénéficiaires en vue d’augmenter leur capacité d’adaptation à la variabilité climatique et l’adoption de meilleures pratiques de gestion des risques, contribuant à renforcer la résilience des communautés rurales du Niger. « Nous sommes confiants que cet atelier sera une étape importante dans notre parcours commun pour créer un Niger plus résilient et plus prospère. Ensemble, nous allons transformer notre utilisation de l’information climatique pour mieux informer nos agropasteurs et préparer nos communautés rurales face aux défis climatiques de demain », a lancé Mme Diallo.

Permettra de mieux gérer les risques climatiques et améliorer l’accès et la compréhension de ces services par les bénéficiaires 

Quant au Représentant du Service de la Météorologie de la Britannique et Coordinateur régional de l’Afrique de l’Ouest du Programme WISER Africa, Dr Issa Lélé, a lui noté que le Niger, en particulier, est particulièrement concerné en raison de sa position géographique et des impacts du changement climatique qui affectent la vie quotidienne de millions de Nigériens, dont ceux qui dépendent de l’agriculture pour leur subsistance. Il est donc essentiel, selon lui, de comprendre que le changement climatique n’est pas une menace lointaine, mais une réalité qui affecte déjà nos vies, et surtout celles des plus vulnérables.

« Notre objectif, au programme Wiser, est de renforcer la résilience des populations vulnérables face à la variabilité et aux changements climatiques en fournissant des informations météorologiques et climatiques de haute qualité et en facilitant leur utilisation dans la prise de décisions. Cet atelier, le premier du genre au Niger sous l’égide de WISER Africa, représente une étape significative dans notre effort commun pour relever ces défis. Nous sommes fiers de collaborer avec la DMN pour atteindre cet objectif. « Grâce à la formation et à la sensibilisation, nous espérons renforcer la capacité des petits agriculteurs et des animateurs de radios communautaires à comprendre et à utiliser les informations météorologiques et climatologiques. Cela leur permettra de mieux gérer les risques climatiques dans leurs prises de décisions, tout en améliorant l’accès et la compréhension de ces services par les bénéficiaires », a-t-il estimé.

Par ailleurs, a-t-il ajouté, ‘‘nous avons l’ambition d’étendre ce processus à davantage de communes au Niger afin de soutenir encore plus les producteurs agricoles. Notre engagement envers le Niger est à long terme, car nous sommes convaincus que l’information et l’éducation sont des outils puissants pour la résilience face au changement climatique’’.

Quant au Secrétaire Général du Gouvernorat de Dosso, M. Soumana Karimoun, il a estimé que l’avenir de notre région et de notre pays dépend de la manière dont nous adaptons nos pratiques agricoles aux réalités changeantes de notre climat. « Nous sommes tous témoins des effets dévastateurs que le changement climatique a eu sur notre terre, nos communautés et notre économie. C’est pourquoi je suis particulièrement engagé dans la lutte contre ce phénomène. Cela m’a conduit à accorder une attention particulière à la résilience climatique, surtout en ce qui concerne nos vaillants agriculteurs, qui sont à la fois les plus touchés et les plus déterminés à faire face à ces défis », a-t-il souligné. « Nos agriculteurs sont prêts et désireux d’apprendre, de s’adapter et de prospérer malgré les défis climatiques. Cela témoigne de notre engagement constant à favoriser l’innovation, l’éducation et l’autonomisation de nos agriculteurs. Grâce à des initiatives comme celle-ci, nous pouvons transformer ces défis en une opportunité pour créer un avenir plus résilient pour notre peuple », a ajouté M. Karimoun.

En formant nos agriculteurs, a-t-il poursuivi, nos animateurs de radio communautaire et nos chefs de service agricole sur l’utilisation des informations et services climatiques, vous contribuez directement à améliorer la capacité de nos communautés à faire face aux changements climatiques. En donnant à nos producteurs les outils nécessaires pour prendre des décisions éclairées, nous renforçons non seulement la sécurité alimentaire de notre région et de notre pays, mais aussi la durabilité de nos pratiques agricoles. « Je suis persuadé que cet atelier aura un impact significatif et durable sur la vie de nos agriculteurs. Cela nous rapprochera de notre objectif ultime : un Niger plus résilient face aux défis climatiques, où nos agriculteurs, nos communautés et notre économie prospèrent malgré les obstacles », a souhaité le SG du Gouvernorat.

Mahamadou Diallo

(Responsable de la Communication/PFPN

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Atelier de concertation et de consultation sur le GAFSP à Bonkoukou

La filière pomme de terre au centre des débats

La salle de réunion de la Mairie de Bonkoukou a abrité, le samedi 15 avril 2023, l’Atelier de Concertation et de Consultation des acteurs sur le Projet GAFSP (Global Agriculture and Food Security Programme). C’est au total une centaine de personnes, (dont 87 femmes et jeunes et 13 hommes),  qui ont pris part à cette rencontre d’échanges. Ces échanges ont eu lieu en présence de MM. Issa Nouhou, Ali Modi et Mohamed Alhassane, respectivement Maire de Bonkoukou, de Damana et de Baleyara. C’est M. Djibo Bagna, président de la PFPN qui a  dirigé la mission de  consultation et de concertation, ainsi que les échanges qui en sont suivis. Ladite mission est conduite par la Confédération Coopérative Paysanne Horticole du Niger (CCPHN), qui intervient dans cette zone et qui est spécialisée dans la filière ‘‘Pomme de terre’’, cette structure était représentée, à la mission, par MM. Nassirou Talatou, Coordonnateur et Douma Abdousalam, Directeur Commercial de la CCPHN.

Après le mot de bienvenue du Maire de Bonkoukou, M. Issa Nouhou, c’est le président de la PFPN, M. Djbo Bagna qui a pris la parole pour ce réjouir de ‘‘cette mobilisation populaire’’ en faveur dudit projet. « Nous sommes venus pour vous parler des tenants et aboutissants du projet GAFSP, à la sélection duquel la PFPN et ses organisations membres entendent postuler », a d’entrée de jeu indiqué M. Bagna. Il a ajouté que trois (3) OPs faitières  à savoir FUCOPRI, CCPHN et FNEN-DADDO sont intéressées par ledit projet. Ainsi, par l’intermédiaire de leur cadre de concertation le Coordination Nationale de la Plateforme Paysanne du Niger (CN/PFPN), ainsi que FUCOPRI, CCPHN et FENEN-DADDO, ont sollicité l’appui du GAFSP pour la mise en œuvre du projet d’appui aux filières pomme de terre, lait et  riz hors périmètre pour une sécurité alimentaire et nutritionnelle au Niger. Selon le président Bagna, le projet GAFSP ce permettra à terme de résorber les effets des contraintes soulevées par l’augmentation des productions Agricoles ; l’insertion professionnelle des jeunes et femmes et l’augmentation significatives des revenus des ménages. Il a souligné le fait que ledit projet implique certes les hommes mais il met surtout l’accent sur les femmes et les jeunes.

Par la suite, M. Douma Abdoussalam, Directeur Commercial à la CCPHN a pris la parole pour rappeler que sa structure intervient dans la filière pomme de terre depuis plusieurs années, ce qui lui a permis d’acquérir d’importantes et diverses expériences, qu’elle compte partager et mettre à la dispositions des producteurs et productrices de la pomme de terre.  « Avec le Projet GAFSP, nous  comptons poursuivre et renforcer nos actions et l’élargir au-delà de nos zones actuelles d’intervention. Ce qui nous permettra d’intervenir dans toute l’étendue de notre vaste territoire désertique. Ce qui améliorera les revenus des ménages nigériens et promouvoir l’autonomisation des femmes, tout en créant des emplois pour les jeunes », a  précisé M. Abdoussalam.

A leur tour, toutes fières et motivées, des nombreuses femmes, âgées entre 19 et 45 ans, productrices de pomme de terre ont pris la parole, qui pour se féliciter de cette initiative de Confédération Coopérative Paysanne Horticole du Niger (CCPHN) en particulier et de la PFPN en général, consistant à promouvoir et à renforcer la  production dans cette filière dans l’intérêt surtout des jeunes et des femmes des localités ciblées de la région de Tillabéri.

Plusieurs de ces femmes ont notamment  évoqué les nombreux défis auxquels elles font face dans le cadre de leurs activités de production de la pomme de terre. Parmi ceux-ci la question des intrants, de la production, du stockage et de la commercialisation. « Nous sommes mobilisées pour produire encore plus et renforcer la filière pomme de terre, cependant les  défis que nous avons évoqués annihilent tous nos efforts et cela nous décourage un peu », s’est plainte Zeïnabou Illo, une productrice de Bonkoukou. Haoua Alou, âgée de 45 ans, mère de cinq enfants et Chef d’exploitation témoigne : « Cette année la production de pomme de terre a été insignifiante car nous n’avons pas eu de bonnes semences, nous n’avons pas aussi bénéficié d’un bon encadrement à cela s’ajoutent l’insuffisance des intrants et autres facteurs de productions. Ainsi, ce projet sera le bienvenue pour relancer nos productions et nourrir non seulement nos ménages mais aussi approvisionné d’autres localités de notre pays ».

Après d’autres interventions des productrices et producteurs, il ressort que les participants à cet atelier ont approuvé cette initiative et s’engagent à se mobiliser pour l’atteinte des résultats du projet et ont souhaité que le dossier de la PFPN soit retenu.

Ensuite, les différents Maires, présents à cette rencontre ont, à tour de rôle pris la parole pour se félicités du choix porté sur leurs entités administratives, dans le cadre du projet GAFSP. Ils se sont pleinement engagés à soutenir le GASP en inscrivant des lignes budgétaires dans leurs Plans de Développement Communaux (PDC). Les élus ont aussi salué cette démarche qui implique qui implique les acteurs, de bout en bout. Ce qui permet, selon eux, de non seulement travailler en synergie et avoir ainsi la cohérence des interventions mais aussi et surtout de prendre en compte l’initiative dans les résultats au niveau des rapports des différentes communes.

En clôturant la rencontre, le Maire de Bonkoukou a, au nom de ces collègues de Damana, de Balleyara et de Hamadallaye, vivement félicité et remercié la PFPN et la CCPHN, ‘‘pour cette louable initiative’’ et les a rassuré de tout leur soutien politique pour que l’exemple du Niger serve de modèle à d’autres pays. Après s’être réjouit de cette mobilisation, surtout féminine, l’élu a souhaité un bon retour aux participants dans leurs diverses et nombreuses localités.

Rappelons que, pour la septième fois, le GAFSP a lancé un nouvel appel à projet exclusivement ouvert aux organisations paysannes. Aussi, la PFPN a sollicité et obtenu l’accord du FIDA, en tant qu’Entité de Supervision, pour le soutenir à formuler et soumettre une proposition.  Suite à l’approbation par le GAFSP de la Partie 1 : Modèle de Manifestation d’intérêt – OP, il est entamé le processus d’élaboration de la proposition finale. Dans ce cadre le FIDA a partagé avec la PFPN une feuille de route, a mis à disposition un consultant et a formulé des conseils dont l’organisation de sessions de consultation/conversation/validation de la proposition incluant toutes les parties prenantes clés de la mise en œuvre.

En vue de rendre effective cette idée, la Plate-Forme Paysanne du Niger a sollicité, une fois de plus, l’appui du ROPPA pour l’organisation d’une rencontre nationale de partage et d’enrichissement de la proposition définitive. Cette rencontre s’est tenue à la suite des rencontres dans les trois régions intervention pour informer et échanger avec les principaux acteurs. C’est dans ce cadre que s’est tenue, le 15 avril 2023, l’Atelier de Bonkoukou, ayant regroupé les productrices et producteurs de pomme de terre des communes de Hamdallaye, Damana, Balleyara et Bonkoukou, zones d’intervention de la CCPHN.

Mahamadou Diallo

(Chargé de Communication/PFPN)

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