Atelier national de concertation et de consultation sur le GAFPS à Niamey

L’appel à proposition du GAFPS exposé aux différents acteurs

La siège du Projet PRODAF de Niamey a accueilli, le mardi 02 mai 2023, l’Atelier national pour l’élaboration du Projet GAFSP (Global Agriculture and Food Security Programme), organisé par la Coordination Nationale de la Plate Forme Paysanne du Niger (CN/PFPN). L’objectif de cette rencontre est de présenter aux participants l’appel à proposition sur le GAFPS, de les consulter en vue de recueillir leurs avis pour l’enrichissement du document y relatif. En outre, elle est tenue dans le but d’assurer la cohérence avec les politiques publiques et de faciliter la mise en œuvre du GAFSP, en cas de sélection définitive. La rencontre d’échanges, de Concertation et de Consultation des acteurs sur l’appel à proposition, a vu la participation d’une trentaine de personnes, dont notamment des représentants des différents Ministères sectoriels intéressés par le développement rural, notamment concernant les filières riz, pomme de terre et lait, ceux de l’Initiative 3N, de la Banque Agricole du Niger (BAGRI), du Fonds d’investissement pour la Sécurité Alimentaire et Nutritionnel (FISAN), ceux des Organisations faîtières membres de la CNPFPN, les responsables de la PFPN.

Avant le début des travaux une table de séance a été mise en place, présidé Mme Ramatou Adamou Sidikou, représentante du Ministère de l’Elevage, appuyée par trois rapporteurs, qui sont accompagnés par l’équipe de la PFPN.

Le Président de la PFPN, Mr Djibo Bagna, a pris la parole pour succinctement faire la genèse du processus ayant abouti à la proposition élaborée par la CNPFPN dans le cadre du GAFSP. Il a tout d’abord indiqué que, cet atelier est une rencontre d’enrichissement et de validation de la proposition pour la phase 2 du 7ème appel à projet du GAFSP.

Selon lui, suite aux crises alimentaires successives des années 2007, 2008 et 2010, ayant engendrées de graves émeutes, le G7 a crée un Fonds dénommé GAFSP (Fonds global pour la sécurité alimentaire), pour différencier et améliorer la gouvernance des fonds destinés à ce secteur, en impliquant tous les acteurs. Ainsi, en plus des représentants des Etats, ceux du secteur privés et des organisations de la société civile et des ONGs, y ont été ajoutés. « En plus, des conditions de financement de ces subventions a été exigée relativement à l’atteinte des ODD, à la cohérence, du document à présenter, avec les politiques régionales PDDA et PRIA, UA et CEDEAO pour l’Afrique). Ces subventions sont destinées à des pays en voie de développement comme le Niger. Ainsi, la PFPN a donc décidé de postuler à travers cet appel à projet qui vous est aujourd’hui présenté. Ainsi, après les échanges qui vont suivre nous comptons apporter des améliorations au document en vue de sa validation », a expliqué M. Djibo Bagna.

Par la suite, Dr Amadou Yahaya, la personne ressource de la PFPN a, sur la base d’un document projeté, décliné les différentes parties dudit appel à projet, les différentes et diverses activités à réaliser, les OP impliquées, les filières retenues, le budget nécessaire et les annexes demandés.

Suite à cette présentation du Dr Yahaya, plusieurs intervenants ont pris la parole, qui pour apporté des contributions, qui pour poser des questions et demandé des éclaircissements, ou encore pour ce réjouir de la qualité du document présenté.

C’est ainsi que, le Représentant de l’Initiative 3N (Les Nigériens Nourrissent les Nigériens), M. Zourkaleyni Bogari, s’est appesanti sur la plateforme de services intégrés, communément appelée Maison du Paysan (MP), qui est un complexe comprenant des infrastructures et des services intégrés qui assurent les fonctions de stock communal de sécurité alimentaire, d’approvisionnement en intrants agricoles, d’approvisionnement en aliments pour bétail d’entretien et de location de matériels agricoles, d’appui à la formation professionnelle et technique (agriculture, élevage, pêches et forêts, maçonnerie, menuiserie, artisanat, etc.), de communication de proximité, de mobilisation de l’épargne et gestion de micro-financements, de dissémination de l’information climatique et de transformation agroalimentaire et d’énergie pour l’autonomisation de la femme. « En somme, la MP peut bel et bien contribuer à l’atteinte des objectifs du GAFSP, car étant un espace physique d’échanges, de concertation, de partenariat, de coordination au niveau local ; un vecteur d’innovations ; une entreprise socio-économique locale qui génère des flux financiers et une diversification des activités génératrices de revenus ; un levier pour les femmes et les jeunes à s’engager et améliorer leurs conditions de vie ; un soutien à la durabilité et au rayonnement des actions communautaires de sécurité alimentaire et résilience climatique », a-t-il indiqué. En plus de cette contribution de l’I3N, les interventions et échanges de certains représentants des services publics ont permis de porter quelques correctifs et d’améliorer le document.

Quant au représentant du Ministère de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant, il s’est réjouit de constater que le GAFSP visent 60 % de femmes tenant ainsi compte des axes d’intervention de la politique nationale sur le genre mais aussi la stratégie dudit Ministère concernant l’autonomisation des femmes. « D’où le lien étroit entre le projet GAFSP et les préoccupations et la politique genre de notre pays », souligne l’intervenant. Il ajoute que le fait que la PFPN possède, en son sein, un Collège des Genre montre l’intérêt de cette organisation à faire de la femme un levier du développement rural. Les multiples rencontres que le Ministère et le Collège de femmes ont organisé, mérite un soutien sans faille du Ministère pour la réussite dudit projet.

Par ailleurs, des structures ont pris des engagements pour accompagner la mise en œuvre du GAFSP. Ainsi, le FISAN s’est engagé à contribuer à hauteur de 50 millions de FCFA, soit 84 000 dollars US, comme fonds de garantie. Quant à la BAGRI, qui intervient également dans le financement de l’Agriculture Intelligente face au changement Climatique (AIC) dans deux des trois régions retenues (Dosso et Tahoua), s’est engagée pour accompagner éventuellement la mise en œuvre dudit projet. Quant aux Ministères sectoriels ils ont aussi décidé de l’accompagnement de la CNPFPN et ses OP membres impliquées dans le GAFSP par un appui technique et veiller à ce que les activités s’alignent, en droite ligne avec les politiques publiques, dans le cadre de la promotion des secteurs agro-sylvo-pastoral et halieutique.

Rappelons que, pour la septième fois, le GAFSP a lancé un nouvel appel à projet exclusivement ouvert aux organisations paysannes. Aussi, la PFPN a sollicité et obtenu l’accord du FIDA, en tant qu’Entité de Supervision, pour la soutenir à formuler et soumettre une proposition.  Suite à l’approbation par le GAFSP de la Partie 1 : Modèle de Manifestation d’intérêt – OP, il est entamé le processus d’élaboration de la proposition finale. Dans ce cadre le FIDA a partagé avec la PFPN une feuille de route, a mis à disposition un consultant et a formulé des conseils dont l’organisation de sessions de consultation/conversation/validation de la proposition incluant toutes les parties prenantes clés de la mise en œuvre.

En vue de rendre effective cette idée, la Plate-Forme Paysanne du Niger a sollicité, une fois de plus, l’appui du ROPPA, à travers le FO4ACP, pour l’organisation d’une rencontre nationale de partage et d’enrichissement de la proposition définitive. Cette rencontre de Niamey fait suite à celles organisées dans les trois régions à savoir : Tillabéri, Dosso et Tahoua pour informer  et échanger avec les principaux acteurs.

Mahamadou Diallo

(Chargé de Communication/PFPN)