Équipements des producteurs en kits solaires mobiles d’irrigation
100 kits ‘’SAÏ AÏKI’’ déjà disponibles pour promouvoir la production agricole dans la région de Dosso
Le Président de la Plateforme Paysanne du Niger (PFPN), Djibo Bagna, le Directeur général de la Banque Agricole du Niger (BAGRI), M. Mahamane Amadou Maiga et celui du Fond d’Investissement pour Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (FISAN), M. Assadek Mohamed étaient, vendredi 12 mai dernier, à Margou Béné (Département de Boboye, Région de Dosso). Cette visite à la Maison du Paysan de Margou Béné a pour but de constater l’état d’avancement de fabrication des 100 kits solaires d’irrigation, destinés aux producteurs de la région de Dosso.
La délégation suivant les explications du DG du CAAB, M. Chipkaou (au centre)
Sur le terrain, les visiteurs ont pu constater que tous les 100 kits prévus ont été fabriqués. En effet, les kits qui sont constitués d’une motopompe solaire et d’un chariot surmonté des deux (02) panneaux solaires leurs ont été présentés, par le Directeur général du Centre Africain d’Agrobusiness, M. Moussa Maihatchi Chipkao et son équipe.
Après les explications techniques, la délégation a été conduite sur un site d’expérimentation du kit mobile, pour comprendre comment fonctionne ce type de kit. Les visiteurs ont aussi eu droit à des démonstrations, grandeur nature du fonctionnement desdits kits. Expliquant le fonctionnement du mécanisme, Moussa Maihatchi Chipkao a indiqué que le Kit d’irrigation à motopompe solaire ‘’SAÏ AÏKI’’ est une des dernières innovations en matière de matériels d’irrigation dans le monde. « Il permet au producteur de faire économie de son carburant, de son vidange et de son énergie physique. Il est composé essentiellement par une motopompe solaire et d’un chariot surmonté de deux (02) panneaux solaires. C’est un kit respectueux de l’environnement et rentre en droite ligne des technologies agricoles climato-intelligentes », a-t-il estimé. Justifiant le leitmotiv ayant conduit le CAAB a collaboré avec la PFPN pour la vulgarisation du kit ‘‘SAÏ AÏKI’’, M. Chipkaou a rappelé que l’idée de collaboration avec la PFPN est venue suite à des innombrables demandes provenant des sociétés coopératives dans le Niger entier.
«Ainsi, dans l’espace d’environ trois (03) mois Septembre 2022 à fin novembre 2022, le CAAB a enregistré plus de 5.000 demandes issues des différentes structures paysannes. Afin de mieux cadrer les demandes et avoir un seul interlocuteur le CAAB a jugé utile de signer une seule convention avec la PFPN qui s’occupera à son tour de toutes les évaluations, les passations des commandes au CAAB et surtout le recouvrement », a-t-il déclaré. Aussi, selon lui, la PFPN à travers sa position de leader en matière de développement pourrait conduire des plaidoyers auprès des autorités afin d’obtenir des subventions notamment dans le cadre de FISAN et mobiliser également beaucoup des projets autours de l’initiative ‘‘SAÏ AÏKI’’.
Les visitteurs en discussion lors de la visite
Des heureuses perspectives pour le kit ‘‘SAÏ AÏKI’’
Intervenant son tour, le Président de la PFPN, M. Djibo Bagna, a noté que les encouragements prodigués par le Président de la République du Niger S.E.M. MOHAMED BAZOUM, suite à la découverte du kit ‘‘SAÏ AÏKI’’, lors de la semaine des paysans de Margou en 2021, ont réconforté la PFPN et le CAAB dans son objectif de rendre accessible cette technologie à tous les laborieux producteurs agricoles du Niger.
« Ce processus en cours entre la PFPN, Le FISAN, la BAGRI-NIGER et le CAAB, souhaite être formalisé à travers une convention quadripartite et visera à moyen terme de mettre à la disposition des producteurs nigériens 25 000 kits ‘‘SAÏ AÏKI’’ pour une superficie emblavée estimée à 12 500 ha et une production en équivalent céréalier estimée à 187 500 tonnes pour une valeur d’environ 37,5 milliards chaque année », a précisé M. Bagna.
L’attribution à crédit de ces kits solaires se fera dans les prochains jours, sous le parrainage de hautes autorités en charge du développement rural.
Après Dosso, cette opération d’équipement des producteurs en kits solaires mobiles d’irrigation se poursuivra dans les régions de Tahoua et de Tillabéri, pour s’étendre à Maradi grâce à un autre financement. Cette initiative de la PFPN et ses partenaires vise à doter les trois régions (Dosso, Tahoua et Maradi) de 1.000 kits solaires mobiles d’irrigation, comme contribution au combat contre l’insécurité alimentaire et la promotion de l’Agriculture au Niger
Mahamadou Diallo
(Responsable de la Communication/PFPN)
Une vue des 100 kits, destinés à la Région de Dosso, en finition à Margou
Atelier de formation des animateurs endogènes de Tillaberi :
Des animateurs endogènes de Gothèye, Dargol et Diagourou à l’école du Bilan Simplifié
La Plateforme Paysanne du Niger (PFPN) a organisé, Du lundi 29 mai au vendredi 2 juin 2023, un atelier de formation des animateurs endogènes sur le Bilan Simplifié (BS) de Gothèye, Dargol et Diagourou dans la région de Tillaberi. C’est au total, huit (8) animateurs de ces localités qui ont vu leurs capacités renforcées sur cet outil d’observation, de constat et de prise de décision des Exploitations Familiales (EF). Ces derniers s’occuperont de 40 exploitations de leurs localités dans le cadre du BS. Étaient présent à cette rencontre le point focal national de l’Observatoire des Exploitations Familiales (OEF), M. Adamou Bangna, le Chargé au renforcement des capacités de la PFPN, M. Saley Mahaman ainsi que le point focal régional de l’OEF et les animateurs endogènes, M. Amadou Diallo Mamane. Définition des terminologies et concepts, explication détaillée du Bilan Simplifié, ses objectifs, les résultats attendus et des séances d’expérimentation des outils du BS étaient notamment au menu dudit atelier.
Une vue d’une exploitation familiale en entretien avec un animateurs endogène après la formation
Selon M. Adamou Bangna, le bilan simplifié n’est ni une étude exhaustive ni rigoureuse, comme les études conduites par la recherche agronomique. Le BS fournit des indications sur les tendances qui peuvent être ensuite utilement complétées par l’établissement d’un compte d’exploitation ou retravaillées et approfondies en collaboration avec des chercheurs professionnels et susciter la définition de nouveaux thèmes de recherche. En outre ces BS, justement, parce qu’ils sont simplifiés, présentent l’intérêt de pouvoir être mis immédiatement à la disposition des familles rurales. Ils constituent de ce fait une bonne introduction au ‘‘Conseil à l’EF’’ et leur permet une meilleure planification et gestion de leurs ressources. En bref, les BS apportent, en peu de temps, de nombreuses indications précieuses sur la dynamique des EF.
M. Bangna a ajouté que, le 1er objectif du BS est un entretien avec la famille, afin de déterminer si la famille peut se nourrir et se soigner à partir de ses activités Agro-Sylvo-Pastorales et/ou piscicoles. « Pour répondre à cette question cruciale pour un exploitant (Éleveur, Maraicher, Pêcheur), on va dégager une donnée simple et parlante pour la famille, c’est le nombre de mois et jours pendant lesquels une famille peut se nourrir et se soigner à partir de la production d’une campagne. On appelle ce résultat le ‘‘Taux de Couverture’’ », explique le point focal national de l’OEF. Selon lui, si ce taux de couverture est inférieur à 12 mois, c’est que les activités primaires (Agriculture, Élevage, Arboriculture, Pêche) de l’EF ne permettent pas l’autosuffisance alimentaire de la famille. S’il est égal à 12 mois, l’EF est en équilibre précaire, alors elle ne peut pas investir, car elle doit faire face à d’autres dépenses non prises en considération (habillement, Habitat…). S’il est supérieur à 12 mois, la situation commence à être positive pour la famille, et elle peut investir. Pour atteindre cet objectif, selon lui, il est nécessaire d’aller jusqu’au bout de l’analyse de la dernière campagne et d’être très attentif et précis dans la collecte des informations et le calcul des quantités.
Toujours pour M. Bangna, le 2ème objectif de l’entretien est de provoquer une réflexion au sein de la famille sur ses stratégies. « Pour cela, on lui restitue sur le champ les résultats du bilan, en lui expliquant comment on procède au fur et à mesure de la progression de l’entretien (de cette façon, la famille n’est pas traitée comme un ‘‘objet d’enquête’’, mais considérée dans le sens de ses responsabilités). En outre, on demande à la famille de comparer les résultats de cette campagne à ceux de campagnes antérieures, pour voir si ces résultats reflètent une tendance, ou s’ils sont accidentels. Cette restitution amène automatiquement à se poser des questions », a-t-il expliqué.
Il ajoute que, si le bilan est négatif, la famille a nécessairement déployé des stratégies pour compenser les insuffisances de son outil de production, elle a peut-être pris un crédit, elle a conduit des activités non agricoles, elle a vendu des outils de production (animaux, outillages), elle a peut-être bénéficié des apports de membres partis en exode ou migration, alors, on analyse ses stratégies. « Si le bilan est positif ; la famille sait analyser les points forts sur lesquels elle prend appui, et peut parler de ses investissements et de ses projets d’avenir. Pour atteindre cet objectif, il faut avoir une bonne attitude d’écoute qui mette en confiance la famille, il est aussi très important de s’assurer que les épouses participent à cette partie de l’entretien ; car c’est de cette partie de l’entretien que la famille tire en général le plus de bénéfices », déduit-il.
Enfin, le 3ème objectif, a indiqué M. Bagna est plus diffus, ‘‘mais également important cette fois pour la recherche. En conduisant l’enquête, on va obtenir toute une série d’informations sur les caractéristiques de l’EF qui, recoupées avec celles obtenues dans d’autres familles et d’autres zones, permettront d’élaborer la problématique de l’EF dans le secteur et dans la zone considérée. Ces informations portent notamment sur : l’organisation familiale (Taille, la dispersion dans l’espace, la répartition des rôles et des moyens de production, l’exercice de l’autorité dans l’EF et la prise de décision, places des femmes, des enfants et des vieux dans l’EF, l’importance du statut de la famille ; sur l’utilisation des moyens de production (Terres, animaux, espaces halieutiques) et les priorités dans les choix de production (priorités aux cultures céréalières ou aux cultures de rente, diversification), disponibilité de réserves foncières, sécurité foncière ; sur les rendements et l’état de la fertilité des sols, les modes d’amendements, les techniques culturales ; sur l’accès à l’eau, l’accès aux infrastructures (routes, marchés, unités de transformation), l’accès aux services (commerce, transport, conseil agricole, systèmes de crédit) ; les contraintes du marché (débouchés) ; l’évolution du capital de l’EF (diminution/augmentation, décapitalisation/investissement, qualité des terres, du troupeau, du parc piroguier familial et des ressources halieutiques, qualité/vieillissement de l’outillage) ; le poids des charges d’exploitation (importance du coût des intrants, recours à la main d’œuvre payée) ; le mode de vie de la famille (montant de la dépense journalière par personne, part de l’autoconsommation, influence des modèles urbains) ; l’entente familiale (valeurs communes, différentes formes de compromis permettant de sauvegarder ces valeurs, rapport avec les membres de la famille qui ne vivent plus dans la famille et la sante, la place de l’éducation.
Photo de famille lors de la formation des agents endogènes de Gothèye, Dargol et Diagourou
Quant au Chargé au renforcement des capacités de la PFPN, M. Saley Mahaman, il a expliqué que la PFPN a pris l’engagement d’appuyer le renforcement de cette contribution des EF à l’alimentation des populations et à la création des richesses nationales, en s’appuyant sur deux lignes d’action, à savoir : le renforcement (ou la création lorsqu’il n’existe pas), d’un dispositif de suivi et d’appui aux EF des OPF membres, afin d’améliorer les appuis que ces OPF apportent aux EF de leurs propres membres et d’alimenter le dispositif de veille sur les politiques publiques nationales de la PFPN , qui travaille actuellement à la création d’un Observatoire national des EF. Il y a aussi le renforcement de la veille sur les politiques publiques exercées par la PFPN, afin de mettre en alerte les acteurs décisionnels nationaux et d’alimenter la veille régionale du ROPPA qui travaille actuellement à la création d’un observatoire régional des EF.
Évoquant les caractéristiques du dispositif, M. Saley Mahaman a indiqué que, le dispositif de suivi des EF, doit être bâti à partir du vécu des familles, afin de paraitre un dispositif naturel d’accompagnement de la vie des familles. « Ce dispositif doit permettre de capter la variété de situations des EF. De ce point de vue les indicateurs à suivre doivent être définis en conséquence et renseigner sur la production et la sécurité alimentaire des EF. Pour cela, le dispositif doit être utile, fonctionnel et durable », a-t-il précisé.
Par la suite, des exercices d’expérimentation, au cas par cas, (Exploitations familiales de cultivateurs, éleveurs et pêcheurs), appliquer par les animateurs endogènes et les formateurs ont permis de mettre en application les différentes leçons apprises et d’y apporter des corrections sur des aspects non maîtrisés.
Clôture de l’Atelier sur l’accès des femmes au foncier rural
Des conclusions pour un plaidoyer en faveur de l’accès des femmes, des jeunes et des personnes en situation de handicap au foncier rural
Du 29 au 31 mai derniers, s’est tenu, à la Maison de la Presse de Niamey, l’Atelier sur l’accès des femmes au foncier rural. C’est le Collège des femmes de Plateforme Paysanne du Niger (CF/PFPN), qui a organisé cet évènement, le premier du genre, pour promouvoir la parité, la sécurisation et la gouvernance foncière en faveur des femmes. Organisée en collaboration avec les partenaires de la PFPN, dont le Ministère de la Promotion de la femme et de la Protection de l’Enfant, la Coopération allemande à travers le GIZ (PromAP), Projet PRECIS/FIDA, le PRODAF et le Code Rural, cet atelier, placé sous le thème : ‘‘Plaidoyer sur l’accès des femmes au foncier rural’’, a vu la participation des députés nationaux, des représentants du Comité National du Code Rural, des partenaires techniques et financiers, des élues locales, des représentants des services techniques et des représentantes des organisations féminine, ainsi qu’une centaine de participantes en provenance de 4 régions du Niger : Maradi, Dosso, Tillabéri et Niamey. Des travaux de groupes, en plénière, des projections, des débats sur divers thèmes relatifs à la question foncière et aux droits des femmes à l’accès au foncier ainsi que des recommandations étaient au menu des trois jours de travaux.
Après l’ouverture officielle des travaux, plusieurs panels ont été développés aux participants (es). Au total, quatre (4) communications ont été présentées en introduction aux travaux de l’Atelier. La première est relative à ‘‘l’accès de la femme au foncier rural au Niger, problématique, enjeux et perspectives’’ a permis d’éclairer les participants et participantes sur la pluralité des sources de droits qui régit le foncier au Niger et les quatre types de foncier rencontrés dans la plupart des localités du Niger’’. La seconde communication ‘’ Politique Foncière rurale du Niger’’ a permis de présenter la vision, les objectifs et les actions visant à améliorer la gestion du foncier rural dans le cadre de la politique foncière. La troisième ‘’Les mesures prônées par l’Axe Stratégique 3 de l’Orientation 2 de la Politique Foncière Rurale du Niger’ a fait ressortir les actions en lien avec l’accès des femmes au foncier dans le document de politique foncière rurale du Niger. La dernière communication a exposé le rôle joué et le rôle attendu par les femmes dans le cadre de leur mobilisation aussi bien pour le processus d’élaboration que celui de la mise en œuvre effective de la politique foncière.
Des discussions, il ressort des obstacles liés à l’accès des femmes au foncier notés comme suit : les pesanteurs socioculturelles; l’ignorance des acteurs; l’extrême pauvreté et le faible pouvoir d’achat; l’inadéquation entre les ressources et les besoins et le pluralisme juridique ambiant.
À l’issue des discussions, les participants ont apporté des contributions et expliqué davantage les contraintes de l’accès des femmes au foncier en ces termes : le non partage de l’héritage à temps, l’accès des femmes à l’héritage foncier ; la gestion des biens des orphelins ; la prise en compte des avis de la femme dans la gestion de la famille en général et celle du foncier en particulier ; la place des exploitations familiales dans la mise en place des pôles agroindustriels décidé par l’Etat du Niger ; le phénomène d’accaparement des terres à travers les occupations massives des terres par des grands investisseurs, Etc.
Les participantes formulent plusieurs recommandations
Au vu de ces préoccupations, les participants à l’atelier sur le plaidoyer pour l’accès des femmes au foncier rural ont fait des recommandations, à l’endroit du gouvernement, des partenaires techniques et financiers, bailleurs de fonds, ONG et projets, des Organisations de la Société Civile et de défense de droits de l’homme et de l’Observatoire National pour la Promotion du genre (ONPG).
Ainsi, l’Atelier recommande au gouvernement, de prendre en compte les besoins spécifiques des femmes dans le domaine de planification des programmes de production agricole et de la sécurité alimentaire et prendre des mesures pour renforcer le pouvoir socioéconomique des femmes rurales, c’est-à-dire la participation des femmes aux instances de prise de décision, de sécurisation de la terre, d’accès aux ressources, de contrôle et gestion de la production ; d’assurer la mobilisation des associations et la mise en place d’une plate-forme nationale sur les questions de genre et foncier pour lancer un vaste programme de plaidoyer au niveau national en faveur de l’éradication des inégalités de genre en matière de l’accès à la terre. Ceci passerait par exemple par le renforcement de plaidoyer auprès des chefs traditionnels coutumiers, des autorités religieuses et des autres instances de l’Etat aux niveaux local, communal, départemental, régional et national pour la mobilisation de ressources additionnelles au profit des projets fonciers pour les femmes, de prendre des mesures urgentes, en relation avec le Ministère de la Justice, l’Association des Chefs Traditionnels et l’Association Islamique du Niger afin de veiller à l’application stricte des règles de partage successoral telles que déclinées par les préceptes de l’islam et de confier systématiquement la gestion des biens des mineurs orphelins à leurs mamans respectives, en lieu et place d’une tierce personne dont la moralité pourrait être mise en doute.
Aux partenaires techniques et financiers, bailleurs de fonds, ONG et projets, il a été recommandé de : faciliter aux femmes l’accès à la mécanisation de l’agriculture, à la technologie, à la formation, à l’information et aux facteurs modernes de production (semences, engrais, produits phytosanitaires, systèmes d’irrigation), de conservation et/ou de transformation ; d’encourager les femmes à s’organiser en groupements coopératifs ou mutualistes de type GIE, (groupement d’intérêt économique) pour mutualiser leurs forces et augmenter leurs possibilités d’exploiter durablement des parcelles acquises ou mises à leur disposition ; de faciliter la mise en place d’un dispositif conséquent de formation et de renforcement de capacités de tous les acteurs impliqués dans la chaine de gestion de la question foncière : Cofob, Cofocom, Cofodép, chefs traditionnels, oulémas, magistrats, assesseurs de justice, organisations de défense de droits de l’homme etc… ; de faciliter l’organisation de caravanes de sensibilisation, la tenue des prêches religieux dans les mosquées et à l’occasion de grands évènements socio culturels ainsi que l’usage des médias teks que les radios communautaires aux fins de sensibiliser le grand public en faveur de l’accès de la femme au foncier.
Aux Organisations de la Société Civile et de défense de droits de l’homme, l’atelier recommande de surveiller attentivement le marché foncier ainsi que son corollaire d’accaparement de terres et veiller à la mise en place d’une campagne publique de lutte contre les phénomènes ainsi que leur caractère pervers et pernicieux qui pourrait s’avérer dangereux pour la femme parce que porteur des germes de déstabilisation de la structure agraire originelle, donc destructeur de l’exploitation familiale et d’insécurité pour la famille.
Enfin, à l’endroit de l’Observatoire National pour la Promotion du genre (ONPG), le participantes ont recommandé une forte implication dudit Observatoire National pour le suivi régulier de l’accès de la femme au foncier agricole et aux facteurs de production à charge de produire régulièrement un rapport circonstancié permettant d’apprécier l’évolution de la question.
Promouvoir la parité, la sécurisation et la gouvernance foncière dans les aménagements hydro-agricole en faveur des femmes
Le Collège des femmes de Plateforme Paysanne du Niger (CF/PFPN), organise du lundi 29 au mercredi 31 mai 2023, à la Maison de la Presse un atelier sur l’accès des femmes au foncier rural. C’est la ministre de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant, Mme Allahoury Aminata Zourkaleini, qui a présidé l’ouverture de cette 1ère rencontre du genre, placée sous le thème : ‘‘Plaidoyer sur l’accès des femmes au foncier rural’’. Organisée en collaboration avec les partenaires de la PFPN, dont le Ministère de la Promotion de la femme et de la Protection de l’Enfant, GIZ, CENRAT, PRODAF et le Code Rural, cet évènement a vu la participation d’une centaine de participantes en provenance des régions de Maradi, Dosso, Tillabéri et Niamey.
En procédant à l’ouverture des travaux, la ministre Allahoury Aminata Zourkaleini a indiqué qu’au Niger on ne peut pas parler de développement sans aborder le rôle de la femme dans l’agriculture et la sécurité alimentaire et plus particulièrement son accès au foncier agricole.
Citant le rapport de la Banque mondiale (BM) et de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), la ministre a noté qu’en Afrique subsaharienne, les femmes produisent jusqu’à 80% des denrées alimentaires destinées à la consommation des ménages et à la vente sur les marchés locaux. « Dans le cas des cultures comme e ruz, le mil, le blé et le maïs, qui représentent environ 90% de la nourriture consommée par les habitants des zones rurales, ce sont essentiellement les femmes qui plantent les graines, s’occupent du désherbage, cultivent et récoltent les produits agricoles et en vendent les excédents », a-t-elle souligné.
Étant le premier facteur de production, a poursuivi la ministre Aminata, la terre est de plus en plus au centre de la problématique de l’agriculture du fait de la forte pression démographique, l’urbanisation et la dégradation des sols.
« En Afrique, notamment au sud du Sahara, la question de l’accès à la terre et son exploitation effective se comprennent à travers les différentes coutumes, les politiques foncières et les lois qui peuvent être différentes d’un pays à l’autre, d’une localités à une autre dans une même société », a-t-elle déclaré.
Selon elle, au Niger, comme dans beaucoup d’autre pays, l’organisation familiale dominante est de type patriarcal, plaçant ainsi l’homme comme chef de ménage et principal détenteur et conservateur du patrimoine familial.
« Aujourd’hui, le foncier et en pleine mutation à cause de l’indisponibilité progressive des terres vacantes et de la poussée démographique et, par conséquent, les femmes en sont les premières victimes. La proportion des femmes travaillant dans l’agriculture est passée de 40 % en 2006 à 11% en 2012, illustrant ainsi la déféminisation de l’agriculture », a noté Mme la ministre.
Mme Allahoury Aminata Zourkaleini a ensuite rassuré que la question du rôle de la femme dans l’agriculture et plus particulièrement l’accès de celle-ci à la terre et sa sécurisation, constituent une préoccupation permanente du gouvernement.
« C’est ainsi que la Politique Foncière Rurale du Niger (PFRN), adoptée par le Gouvernement par le Décret n° 2021-747/PRN/MAG, du 9 septembre 2021, a prévu des mesures, dont la mise en œuvre permettra aux femmes d’accéder aux ressources naturelles et de sécuriser leurs terres », a-t-elle rappelé.
C’est dans la perspective d’une meilleure internalisation des mesures prévues par le PFRN, selon elle, que le Collège des femmes a fait le choix de vous édifier, à travers cet atelier, sur cette réforme foncière, en général et sur l’Axe 3 de son orientation 2, intitulé : ‘‘Favoriser l’accès à la terre et la sécurité foncière des femmes, des jeunes et des personnes en situation de handicap’’.
Auparavant le Président de la PFPN, M. Djibo Bagna a pris la parole pour souhaiter la bienvenue aux participantes et les inviter à suivre les panels et les informations qui leurs seront livrés par d’éminents spécialistes de la question foncière et du Code rural, tels que M. Abdoulkarim Mamalo, Pr Ousseïni et Dr Abouba.
La présidente du CF/PFPN, Mme Hima Fatoumata, se félicite de la forte mobilisation des femmes en faveur de leurs droits
Intervenant à son tour, la présidente du CF/PFPN, Mme Hima Fatoumata, elle s’est dite satisfaite et réjouie ‘‘de constater cette grande mobilisation des femmes des régions de Maradi, Dosso, Tillabéri et Niamey pour la prise en compte de leurs droits.
Selon elle, cet évènement qui réunit l’ensemble des acteurs de mise en œuvre de la politique foncière rurale du Niger, intervient après l’adoption de la politique foncière rurale en septembre 2021. Ceci démontre si besoin est, la volonté des acteurs de mise en œuvre de politique foncière rurale de travailler dans l’esprit qui a guidé l’élaboration de cette politique.
« À travers celle-ci, le monde rural en général, les femmes, les jeunes et les personnes en situation de handicap y voient plusieurs opportunités qui leurs sont offertes. La politique foncière rurale fait aujourd’hui la fierté du Niger et sert de modèle dans la sous-région », s’est réjouie Mme Hima.
Elle a indiqué que, cet évènement, qui réunit les actrices et acteurs de la gouvernance foncière au Niger est salutaire à plus d’un titre. Il permettra d’une part de garder dans la mise en œuvre, l’esprit de l’approche participative et inclusive qui a guidé son élaboration et d’autre part de donner plus de détail pour son opérationnalisation. Entre autres points, la société civile attend impatiemment la mise en place de l’observatoire multi-acteurs sur le foncier au Niger.
« D’ores et déjà, pour notre part, rappelons-le, la société civile a déjà organisé un atelier de réflexion sur la politique foncière avec l’appui du Comité Technique Foncier et Développement sur financement de l’AFD et l’accompagnement du GRET. Cet atelier a conduit avec le lead de la plateforme paysanne du Niger à l’élaboration d’une feuille de route mais aussi surtout à la mise en place d’un consortium pour le suivi de la mise en œuvre de la politique foncière au Niger », a-t-elle indiqué.
Au Niger, a poursuivi la présidente du CF/PFPN, l’insécurité foncière est sans doute l’une des difficultés qui limitent l’investissement agricole, cependant, dans la pratique, force est de constater que cette amélioration dans la gestion reste insuffisante et même remise en cause, suite aux défis et enjeux nouveaux qui affectent considérablement les ressources naturelles.
« La politique foncière rurale du Niger vise à faire du foncier rural un puissant levier de développement économique et social du pays grâce à une gouvernance foncière modernisée et intégrée, responsable et efficace, qui assure la gestion durable du foncier, l’accès équitable et non conflictuel aux terres et aux ressources naturelles rurales renouvelables ainsi que la sécurisation des droits fonciers légitimes dans leur diversité et en particulier ceux des opérateurs ruraux vulnérables (femmes, jeunes, personnes en situation de handicap) », a souligné Mme Hima.
En effet, selon elle, le taux de 35% octroyés prévu par la PFRN en faveur des femmes, des jeunes et des personnes en situation de handicap doit faire l’objet d’information et de sensibilisation pour un plus large en vue de faire connaitre cette importante mesure mais aussi et surtout réfléchir sur les conditions de sa concrétisation sur le terrain.
« Les femmes, les jeunes, les personnes en situation de handicap, du fait de leur méconnaissance face à cette politique foncière et le manque de sensibilisation à l’endroit des autres acteurs comme les conjoints, les frères et les autorités coutumières, tout cela fait qu’ils sont lésez. D’où la nécessité de contribuer à accroître la cohésion sociale, à réduire les conflits fonciers et à donner aux femmes les moyens de contribuer économiquement à leurs communautés en renforçant leur accès légal à la terre », a estimé Mme Hima.
C’est dans ce contexte, selon elle, que le collège des femmes de la plateforme paysanne s’est proposé d’organiser cet atelier de formation et de lobbying. Cette nécessité d’information et de sensibilisation se justifie d’autant plus que, selon des enquêtes réalisées, il a été révélé que 84% de la population en zone rurale ignorent l’existence des lois textes régissant l’accès et la gestion du foncier rural notamment les femmes pourtant productrices sur l’acquisition foncière, surtout que les femmes produisent entre 60 et 70% de récolte de subsistance, selon la FAO. D’où la nécessité d’enlever ces obstacles en rendant l’accès au e secteur du foncier équitable entre l’homme et la femme, ce qui renforcerait la sécurité alimentaire
« L’accès à la terre et son contrôle par les femmes sont primordiaux pour leur émancipation, le bien-être des familles et, partant, pour la lutte contre la malnutrition et la pauvreté. Leur rôle dans le domaine agricole est essentiel. Elles assurent jusqu’à 70 % du travail dans l’agriculture familiale paysanne », a déclaré Mme Hima Fatoumata.
Elle a conclu ses propos en remerciant la ministre de la Promotion de la femme et de la Protection de l’Enfant, ‘‘pour tous les efforts déployés en vue de l’amélioration des conditions de vie des acteurs du monde rural et les partenaires techniques et financiers pour leurs appuis à la gouvernance du foncier au Niger’’.
Rencontre d’échanges entre des Responsables de Swissaid et des animateurs des radios communautaires
Les animateurs des radios communautaires apprécient sur leur partenariat avec l’Ong Internationale Swissaid
En marge des travaux de l’atelier de formation et de sensibilisation des producteurs agricoles et des animateurs des radios communautaires, tenu du 22 au 2 mai 2023, des responsables de l’Ong Swissaid, ont tenu à rencontrer à son bureau de Dosso, une dizaine d’animateurs des radios communautaires, dont elle a appuyé leur participation audit atelier. Il s’agit des participants de Kouré, Harikanassou, Birni N’Gaouré, Koygolo et Dogondoutchi, zones d’intervention de Swissaid, dans la région de Dosso. L’objectif de cette rencontre est de permettre à Swissaid de savoir comment se sont tenus les travaux de l’atelier sur la compréhension et l’accession des participants aux informations météorologiques et climatologiques au Niger, qu’est-ce-que les animateurs ont appris au sortir de cette formation et surtout quel usage feront-ils de toutes ces informations et données, lors de l’atelier, au profit des producteurs agro-sylvo-pastoraux et halieutiques de leurs localités.
En effet, durant trois (3) jours les participants (dont des animateurs des radios communautaires), ont eu à se familiariser avec les données et informations climatiques et météorologiques, à être former et sensibiliser sur l’information climatique, les services climatiques et les produits d’informations climatiques élaborés par la DMN et à savoir comment utiliser ces données fournies par la DMN, dans le cadre des activités agro-sylvo-pastorales et halieutiques. Introduisant la réunion, M. Idrissa Moussa, Chargé de Programme Senior à Swissaid Niamey, s’est réjoui de la tenue d’un tel atelier et surtout de la contribution de l’Ong Swissaid à la participation d’une dizaine de représentants des radios communautaires de ses zones d’intervention. « Cet atelier de formation et de sensibilisation des producteurs agricoles et des animateurs des radios communautaires sur l’accès et l’utilisation des données météorologiques et climatiques vient à point donné, au moment où le Niger comme d’autres pays du Sahel font face aux effets du changement climatique. Ces effets ont surtout leurs impacts au niveau des zones rurales et notamment sur les producteurs, avec leurs jalons de sécheresse, d’érosion des sols, d’inondations, de mauvaise répartition de pluies, de leur brusque arrêt, etc. Ainsi, les animateurs des radios communautaires ont un important rôle à jouer en tant que communicateurs et intermédiaires entre leur auditeurs et ceux qui émettent ces données et informations climatiques. La diffusion et la prise de connaissance de ces informations permettront, sans nul doute à nos vaillants producteurs de savoir comment se comportement face à ces prévisions météo, pour mieux produire et pour être résilient. Swissaid sera toujours disposé à poursuivre cet type d’appui, selon ses disponibilités », a indiqué M. Idrissa. Quant au Chef de projet à Swissaid Base Dosso, M. Mahamadou Sayadoune. il a noté que les participants ont, au cours de cet atelier, fait montre de beaucoup d’intérêt et d’attention en suivant régulièrement les exposés, les exercices à eux livrés par d’imminents pénalistes et ont proposé des scenarii (reportages, émissions radios, sketchs, micro-trottoirs, etc), pour illustrer les divers et multiples usages qu’ils comptent faire pour et avec leurs auditeurs et les producteurs de leurs localités. « Nous sommes fiers d’avoir fait participés les communautaires de nos zones d’intervention et nous espérons que ce genre d’initiative dans l’intérêt de nos populations », a-t-il souhaité.
Des animateurs radios témoignent,……
Par la suite, un tour de table a été fait au cours duquel tous les participants sont intervenus qui pour remercier Swissaid pour cette opportunité, à eux offerte pour prendre part à cet atelier de Dosso, qui pour exposer les expériences vécus et acquises lors des trois jours de travaux, qui encore pour annoncer l’usage qu’ils comptent faire de ce renforcement de capacité auquel ils ont pris part. L’animateur Alio Daouda de la Radio Dallol Doutchi, estime que cette formation le met en confiance quant aux infos météo qu’il capte sur les antennes de la radio nationale. « Désormais, je sais là où je vais directement ces informations et ces données climatiques et météorologiques, suivies des conseils pratiques que je vais livrer à mes auditeurs du monde rural, pour qu’ils puissent mieux s’en servir », déclare M. Daouda. Fatouma Alzouma, qui anime Radio Namari ‘‘Guida Kouré’’, elle s’est félicité de cette occasion que lui a offert Swissaid, afin de prendre part à cette formation, ‘‘qui sans nul doute renforce mes capacités, en termes de connaissances et de diffusion d’informations et données climatiques, en faveur des paysans, qui seront quand faire les semis, quelles semences utilisées, comment et quel engrais utilisé en fonction des prévisions pluviométriques, etc’’. En prévenance de Harikanassou, où il anime la radio communautaire local, Nassirou Abdou, annonce vouloir créer une émission spéciale dédiée aux prévisions météorologiques, fournies par la Direction de la Météorologie Nationale. « Je compte la nommé ‘‘Le temps qu’il fait et qu’il fera’’. Cette émission qui sera suivi des conseils des spécialistes et des agriculteurs permettra d’échanger directement avec les producteurs et les experts, afin de savoir quoi et comment faire en fonction des prévisions sur la météo et le climat. La parole sera aussi donnée aux auditeurs qui souhaiteraient intervenir directement lors de l’émission notamment à travers le téléphone, le watshapp, le facebook. Ce sera une émission interactive, qui fera intervenir tous les acteurs en vue non seulement au même niveau d’information mais aussi pour partager les expériences, les leçons apprises et les conseils pour que nos agriculteurs et éleveurs soient plus résilients et produisent mieux », précise l’animateur Nassirou Abdou. Notons que Swissaid est une ONG internationale qui travaille en partenariat avec des organisations locales et des associations de base dans le domaine de la souveraineté alimentaire, du renforcement de la société civile, de l’égalité entre les genres et de la transparence dans les industries extractives. Au Niger, elle soutient le processus de décentralisation et appuie les communes en les considérant comme porte d’entrée de toutes ses interventions et en renforçant leur rôle régalien de maître d’ouvrage. Elle intervient dans les régions de Dosso et Tillabéri, et au niveau national dans le domaine du plaidoyer.
Mahamadou Diallo
(Chargé de Communication/PFPN)
Lors de la réunion entre l’Ong Swissaid et les animateurs des radios communautaires
‘‘Malfaré’’, une initiative pour mobiliser des fonds en faveur de l’Agriculture nigérienne
Du 05 au 13 mai 2022, la Plateforme Paysanne du Niger (PFPN), en collaboration avec la Banque Agricole du Niger (BAGRI), a organisé une série de missions dans les huit (8) régions du Niger pour faire la promotion de l’initiative ‘‘Malafaré’’ ou ‘‘Tabatcché’’ en Zarma et en Haoussa. À cette occasion des rencontres ont été organisés pour mobiliser les principaux acteurs des chaines de valeur de toutes ces régions sur la nécessité de fédérer les efforts, pour un développement plus inclusif du secteur rural en général et des chaines de valeur agricoles à avantage comparatif en particulier.
De manière spécifique cette démarche vise à sensibiliser et conscientiser les exploitations familiales et leurs organisations pour une mobilisation de l’épargne locale à placer auprès de la BAGRI ; de mobiliser les exploitations familiales dans la constitution des capitaux afin qu’elles soient les actionnaires importants au niveau de la BAGRI et influencer les décisions stratégiques, sensibiliser et conscientiser les Organisations Paysannes (OP) et les autres acteurs du secteur agricole pour le remboursement des crédits contractés auprès de la BAGRI. La PFPN a organisé, le 18 mai 2022 à Niamey, une conférence de presse, en vue d’informer le public sur les résultats de ces missions.
Selon M. Djibo Bagna, Président de la PFPN, l’accès des exploitations familiales (EF) pour financer les activités sur toutes les chaines de valeurs végétales, animales et des autres activités du secteur rural, a toujours fait partie des préoccupations des responsables de la Plateforme Paysanne. «Aussi, depuis 2008, lors de la 1ère édition de la Journée du Paysan, notre structure a plaidé pour la création d’une banque agricole, qui a vu le jour en 2010, avec un capital initial de 10 milliards alimentée par l’État du Niger. La Banque Agricole du Niger (BAGRI) ainsi créée est donc actuellement, la seule et unique banque nationale du Niger. Il est important de souligner cela, pour que l’opinion nationale nigérienne comprenne que la BAGRI est ‘‘leur banque’’, pour ne pas dire ‘‘leur propriété’’», a indiqué M. Bagna.
C’est pour cela, selon lui, que la Plateforme Paysanne, acteur clé de la création de la BAGRI, se mobilise et se bat, au quotidien, pour que cette banque reste et demeure nationale et pour qu’elle ne soit pas cédée à des privés.
Le président de la PFPN a déclaré que, suite à des réflexions paysannes entamées entre 2014-2015 et des études commanditées en 2020, le constat fait par la PFPN et les organisations paysannes membres est que, le financement de la BAGRI dédié au secteur rural est très insuffisant dans son ensemble et ceci suite à l’absence des ressources adaptées aux besoins de développement des chaines de valeurs à avantage comparatif du Niger.
«Les réflexions, dont les conclusions ont été présentées au Président de la République, Chef de l’Etat, Mohamed Bazoum, lors de la 2ème édition de la semaine du Paysan, tenue à Margou-Béné, le 25 novembre 2022, ont amené les responsables de la Plateforme Paysanne du Niger à proposer le rachat des parts de l’État, selon la démarche de l’actionnariat paysanne et populaire.
Ainsi, il a été proposé que le paysannat devienne actionnaire majoritaire et oriente les décisions vers plus de financement des exploitations agricoles, des unités d’élevage, des unités de transformation et des unités de commercialisation; que le taux de bancarisation agricole atteigne 60% des exploitants agricoles, des unités d’élevage, des unités de transformation et des unités de commercialisation et que les dépôts à vue et les dépôts à terme (DAT) font de la BAGRI un puissant outil de sécurisation financière et de financement du secteur agricole et agroindustriel», a rappelé M. Djibo Bagna.
«Ce sont ces propositions et cette volonté que nous avons partagé à toutes les catégories d’acteurs intervenant sur les chaines de valeurs végétales et animales afin de recueillir leurs perceptions et obtenir leurs adhésions et leurs engagement à cette initiative de mobilisation de l’épargne populaire et de fonds pour l’acquisition d’actions auprès de la BAGRI», a-t-il estimé. «Suite aux concertations tenues dans les différentes régions, nous pouvons vous rassurer du soutien et de l’engagement des acteurs pour la mobilisation des fonds afin que la BAGRI soit réellement ‘‘la banque nationale agricole’’. Nous pouvons donc dire que l’initiative ‘‘Malafaré’’ a été bien accueillie partout au Niger», s’est réjoui le président Djibo Bagna.
Mahamadou Diallo
(Responsable de Communication/PFPN)
Une vue de la table de séance ors du lancement de Malfaré
Encadré
Cet encadré nous donne un bref aperçu sur la PFPN, les objectif du fonds MALFARE ou TARBACHE, les effets à moyen et long terme, ainsi que les produits attendus, pour une mobilisation financière autour de la PFPN en vue du redéploiement de la banque agricole du Niger (BAGRI) comme instrument clé du financement de l’agriculture nigérienne. La PFPN est un cadre de réflexion, de concertation et d’action des OP créée en 1998. Elle est composée de 13 OPF (Organisation Paysannes Faîtières), totalisant environ 700 000 chefs d’exploitations familiales. Les membres interviennent dans toutes les activités du secteur rural et sont reparties dans les 8 régions du Niger.
Les objectifs visé à travers le « FONDS MALFARE » c’est de : permettre à la Plateforme Paysanne parrainée par le CESOC (Conseil Économique, Social et Culturel), de constituer un fonds d’apport à la BAGRI en vue de contribuer au fonds de garantie, et à divers autres fonds spécifiques au bénéfice du monde rural dans son ensemble et de la frange vulnérable en particulier. Les effets à moyen terme dudit font se résument ainsi qu’ils suivent :
Effet 1 : les organisations paysannes deviennent majoritaires dans l’actionnariat de la BAGRI et en assurent les orientations politiques ;
Effet 2 : La mobilisation de l’épargne rurale, de l’épargne des opérateurs économiques et des nigériens de l’extérieur consolide la capacité financière de la BAGRI en termes de crédit Court Terme et Moyen Terme aux acteurs des filières végétales et animales ;
Effet 3 : Le taux de bancarisation du monde rural via la BAGRI passe de moins de 3% à 30% en 5 ans ;
Effet 4 : La combinaison du financement de la BAGRI avec les autres sources de financement du secteur agricole permet de relever de façon notable le taux de mise en valeur du potentiel hydro-agricole du Niger
Effet 4 : La combinaison du financement de la BAGRI avec les autres sources de financement du secteur agricole permet de relever de façon notable le taux de mise en valeur du potentiel hydro-agricole du Niger
Effet 5 : La plupart des organisations professionnelles agricoles, les TPME/TPMI des chaînes de valeur des principales filières à haut potentiel économique, commercial et industriel sont dans un processus de partenariat avec la BAGRI qui assure une réponse adéquate à leurs besoins de financement court et moyen terme.
Par ailleurs les produits attendus sont :
Produit 1 : Les comités du FONDS MALFARE sont mis en place, outillés et capacités pour leurs missions : Comité National MALFARE, Comités régionaux MALFARE, Comités Départementaux MALFARE et Comités Communaux MALFARE.
Produit 2 : 1 000 000 de chefs de ménages agricoles (agriculteurs et éleveurs) sur 3 000 000 s’engagent à cotiser au moins 1000 F CFA par an pendant trois (3) ans comme contribution au FONDS MALAFARE.
Produit 3 : 10 000 sur 31 166 organisations paysannes de base (coopératives, associations, groupements) s’engagent à contribuer pour 5000 F par an pendant trois ans au FONDS MALFARE ;
Produit 4 : 200 sur 698 unions locales et régionales d’organisations paysannes s’engagent à contribuer pour 20 000 F par mois pendant trois ans au FONDS MALFARE ;
Produit 5 : 20 sur 59 fédérations régionales et nationales d’organisations paysannes s’engagent à contribuer pour 100 000 F par mois pendant trois ans au FONDS MALFARE ;
Produit 6 : 250 TPE/ TPMI des filières agropastorales et halieutiques s’engagent à contribuer pour 250 000 F par an pendant trois ans au FONDS MALFARE ;
Produit 7 : 250 000 jeunes et moins jeunes hommes et femmes des villes et des campagnes apportent en moyenne 1000 F CFA par an pendant trois ans comme contribution au FONDS MALFARE ;
Produit 8 : 100 000 travailleurs du secteur public et privé nigérien, ainsi que des nigériens de l’extérieur se sont engagés à apporter au FONDS MALFARE ;
Produit 9 : 10 000 nigériens de l’extérieur sur 116 057 immatriculés (stat INS 2013-2018) se sont engagés à contribuer au FONDS MALFARE ;
Produit 10 : Au moins 500 opérateurs économiques de la diaspora nigérienne se sont engagés à contribuer au FONDS MALFARE ;
Produit 11 : Au moins 500 opérateurs économiques de la diaspora nigérienne font des dépôts à terme (DAT/MLT) à la BAGRI d’un montant appréciable en contribution au renforcement de la capacité d’action de la banque ;
Produit 12 : L’ouverture des compte-projets et programmes de développement agricole et rural à la BAGRI contribue au renforcement de la BAGRI ;
Produit 13 : Le Fonds de catastrophe en faveur des paysans est mobilisé et logé à la BAGRI ;
Produit 14 : Un Fonds de Garantie est mobilisé et logé à la BAGRI en faveur des acteurs des filières agro-sylvo-pastorales et halieutiques ;
Produit 15 : Un Fonds d’assistance sociale est constitué en faveur des ménages à haut risque alimentaire et sanitaire après la saison agricole ;
Produit 16 : Les PTF et les donateurs privés (BAD, BIDC, BOAD, fondations, ONG internationales, Multinationales et coopérations bi et multilatérales), apportent un fonds de crédit Agricole.
Produit 17 : Grâce au plaidoyer du CESOC, la BAGRI reçoit un fonds de crédit avec un fonds d’investissement de capital risque pour au moins 600 milliards de FCFA remboursables sur 15 ans avec un taux d’intérêt inférieur ou égal à 2%.
Produit 18 : un plan de communication multimédias est élaboré et mis en œuvre pour accompagner les activités entreprises dans le cadre du FONDS MALFARE TARBACE.
Faire comprendre et accéder aux participants les informations météorologiques et climatologiques au Niger
Du 22 au 26 mai 2023, la Direction de la Météorologie Nationale (DMN) organise, en collaboration avec ses partenaires dont Swissaid, Wiser et UKaid, organise à Dosso, un atelier de formation et de sensibilisation de petits producteurs agricoles et des animateurs des radios communautaires sur l’utilisation de l’information climatique au Niger. L’objectif de cette rencontre est de renforcer les capacités des communautés rurales à l’utilisation efficiente de l’information climatique dans la prise de décision en vue de les rendre résilientes face aux impacts négatifs du changement climatique. De manière spécifique, il s’agit de former et de sensibiliser l’ensemble des acteurs des 7 régions du Niger, (Diffa, Dosso, Maradi, Tahoua, Tillabéri, Niamey et Zinder), sur l’information climatique, les services climatiques et les produits d’informations climatiques élaboré par la DMN. C’est une cinquantaine de participants, en provenance de ces 7 régions qui ont pris part à cette rencontre.
L’atelier vise aussi à restituer les résultats de la prévision saisonnières 2023 au niveau de chaque commune, de permettre aux producteur de prendre des décisions pour mieux préparer la campagne agricole 2023, de mettre à la disposition des producteurs des services techniques et des responsables des radios communautaires des informations et outils d’aide à la prise de décision facilement compréhensibles, de partager avec les participants les liens d’accès aux produits et services de la DMN.
La rencontre de Dosso compte vise à établir des relations entre fournisseurs et utilisateurs de services climatologiques au niveau technique et décisionnel, à évaluer la formation par les bénéficiaires, à recueillir des témoignages des participants suite à la formation et à produire un rapport d’atelier. Selon la Représentante de la DMN, Mme Liman Aissa Diallo, financé par notre partenaire, le Programme WISER Africa du Service météorologique de Grande Bretagne (UK Met Office), cet atelier permettra de renforcer la capacité des agriculteurs vulnérables à accéder et utiliser les informations et services climatiques pour la prise de décisions.
« Mieux, en leur fournissant des informations fiables et en temps réel sur les conditions météorologiques et climatiques, la Direction de la Météorologie Nationale a la capacité d’orienter leur décision et d’améliorer ainsi leur productivité et leur résilience. Nous souhaitons également permettre aux animateurs de radios communautaires et agents communaux de l’agriculture et de l’élevage, d’intégrer ces informations climatiques dans leurs interactions quotidiennes avec nos communautés rurales. Elle a ajouté que le DMN espère que cet atelier améliorera l’accessibilité et la compréhension des services d’information climatique fournis par la DMN à tous les bénéficiaires en vue d’augmenter leur capacité d’adaptation à la variabilité climatique et l’adoption de meilleures pratiques de gestion des risques, contribuant à renforcer la résilience des communautés rurales du Niger. « Nous sommes confiants que cet atelier sera une étape importante dans notre parcours commun pour créer un Niger plus résilient et plus prospère. Ensemble, nous allons transformer notre utilisation de l’information climatique pour mieux informer nos agropasteurs et préparer nos communautés rurales face aux défis climatiques de demain », a lancé Mme Diallo.
Permettra de mieux gérer les risques climatiques et améliorer l’accès et la compréhension de ces services par les bénéficiaires
Quant au Représentant du Service de la Météorologie de la Britannique et Coordinateur régional de l’Afrique de l’Ouest du Programme WISER Africa, Dr Issa Lélé, a lui noté que le Niger, en particulier, est particulièrement concerné en raison de sa position géographique et des impacts du changement climatique qui affectent la vie quotidienne de millions de Nigériens, dont ceux qui dépendent de l’agriculture pour leur subsistance. Il est donc essentiel, selon lui, de comprendre que le changement climatique n’est pas une menace lointaine, mais une réalité qui affecte déjà nos vies, et surtout celles des plus vulnérables.
« Notre objectif, au programme Wiser, est de renforcer la résilience des populations vulnérables face à la variabilité et aux changements climatiques en fournissant des informations météorologiques et climatiques de haute qualité et en facilitant leur utilisation dans la prise de décisions. Cet atelier, le premier du genre au Niger sous l’égide de WISER Africa, représente une étape significative dans notre effort commun pour relever ces défis. Nous sommes fiers de collaborer avec la DMN pour atteindre cet objectif. « Grâce à la formation et à la sensibilisation, nous espérons renforcer la capacité des petits agriculteurs et des animateurs de radios communautaires à comprendre et à utiliser les informations météorologiques et climatologiques. Cela leur permettra de mieux gérer les risques climatiques dans leurs prises de décisions, tout en améliorant l’accès et la compréhension de ces services par les bénéficiaires », a-t-il estimé.
Par ailleurs, a-t-il ajouté, ‘‘nous avons l’ambition d’étendre ce processus à davantage de communes au Niger afin de soutenir encore plus les producteurs agricoles. Notre engagement envers le Niger est à long terme, car nous sommes convaincus que l’information et l’éducation sont des outils puissants pour la résilience face au changement climatique’’.
Quant au Secrétaire Général du Gouvernorat de Dosso, M. Soumana Karimoun, il a estimé que l’avenir de notre région et de notre pays dépend de la manière dont nous adaptons nos pratiques agricoles aux réalités changeantes de notre climat. « Nous sommes tous témoins des effets dévastateurs que le changement climatique a eu sur notre terre, nos communautés et notre économie. C’est pourquoi je suis particulièrement engagé dans la lutte contre ce phénomène. Cela m’a conduit à accorder une attention particulière à la résilience climatique, surtout en ce qui concerne nos vaillants agriculteurs, qui sont à la fois les plus touchés et les plus déterminés à faire face à ces défis », a-t-il souligné. « Nos agriculteurs sont prêts et désireux d’apprendre, de s’adapter et de prospérer malgré les défis climatiques. Cela témoigne de notre engagement constant à favoriser l’innovation, l’éducation et l’autonomisation de nos agriculteurs. Grâce à des initiatives comme celle-ci, nous pouvons transformer ces défis en une opportunité pour créer un avenir plus résilient pour notre peuple », a ajouté M. Karimoun.
En formant nos agriculteurs, a-t-il poursuivi, nos animateurs de radio communautaire et nos chefs de service agricole sur l’utilisation des informations et services climatiques, vous contribuez directement à améliorer la capacité de nos communautés à faire face aux changements climatiques. En donnant à nos producteurs les outils nécessaires pour prendre des décisions éclairées, nous renforçons non seulement la sécurité alimentaire de notre région et de notre pays, mais aussi la durabilité de nos pratiques agricoles. « Je suis persuadé que cet atelier aura un impact significatif et durable sur la vie de nos agriculteurs. Cela nous rapprochera de notre objectif ultime : un Niger plus résilient face aux défis climatiques, où nos agriculteurs, nos communautés et notre économie prospèrent malgré les obstacles », a souhaité le SG du Gouvernorat.
Des conduites à tenir au cours de cette saison 2023, qui enregistre un démarrage précoce à normal et une fin tardive à normale sur le Niger
Jeudi 26 mai dernier, ont pris fin à Dosso, les travaux de l’atelier de formation et de sensibilisation des producteurs agricoles et des animateurs des radios communautaires. C’est une cinquantaine de participants en provenance de toutes les régions du Niger, à l’exception de celle d’Agadez, qui ont pris part à cette rencontre, organisé par la Direction de la Météorologie Nationale (DMN) organise, en collaboration avec ses partenaires dont Swissaid, Wiser et UKaid. Durant trois (3) jours les participants ont eu à se familiariser avec les données et informations climatiques et météorologiques, à être former et sensibiliser sur l’information climatique, les services climatiques et les produits d’informations climatiques élaborés par la DMN et à savoir comment utiliser ces données fournies par la DMN, dans le cadre des activités agro-sylvo-pastorales et halieutiques. Des travaux de groupes, en plénière, des exercices et des recommandations été au menu dudit atelier. Enfin, les participants ont pris connaissances des prévisions saisonnières des précipitations et des caractéristiques agro-climatiques de la saison d’hivernage 2023 pour le Niger.
Dans son intervention, Mme Liman Aissa Diallo a d’abord précisé que, l’objectif global de cet atelier est de renforcer les capacités des communautés rurales à l’utilisation efficiente de l’information climatique dans la prise de décision en vue de les rendre résilientes face aux impacts négatifs du changement climatique.
Elle s’est ensuite appesantie sur : les objectifs des prévisions saisonnières, l’évaluation des prévisions saisonnières 2022 sur le Niger, le partage des prévisions traditionnelles, celui des prévisions saisonnières 2023 sur le Niger, l’utilisation des prévisions saisonnières, suivie des avis, conseils et recommandations.
Déclinant les prévisions climatiques saisonnières des précipitations sur le Niger pour la période Juillet-Aout-Septembre 2023, Mme Diallo a indiqué qu’il est prévu, pour cette période, un cumul pluviométrique normal à tendance légèrement excédentaire sur la bande agro-pastorale du Niger.
Par rapport à la prévision des paramètres clés agro climatiques de la saison 2023, elle a noté que ‘‘Il est prévu pour la saison 2023, un démarrage précoce à normal sur le pays en dehors de la région de Diffa où le démarrage est prévu à précoce. Il est aussi prévu pour la saison 2023, une fin de saison tardive à normale sur le Niger’’.
Selon elle, Des séquences sèches de durées longues à moyennes sont attendues en début de saison sur l’ensemble de la zone agricole à l’exception de la région de Diffa et le département de Gaya où elles sont prévues normales à longues. Aussi, il est à noter, des séquences sèches de durées normales à longues attendues sur l’ensemble du pays en fin de la saison.
« Au regard des cumuls de pluies globalement normaux à tendance excédentaires attendus sur la bande sahélo-soudanienne, des durées de séquences sèches longues à moyennes, des écoulements des cours d’eau excédentaires, des risques hydrométéorologiques relatifs aux inondations, à la sècheresse, à la santé et au temps, pourraient se produire sur le pays », a annoncé la spécialiste de la DMN.
Selon elle, par rapport aux risques de l’inondation, il faut : renforcer la communication des prévisions saisonnières et de leurs mises à jour afin d’informer et de sensibiliser les communautés sur les risques d’inondations ; exhorter les populations à prendre les mesures nécessaires pour réhabiliter les maisons vulnérables en l’occurrence les maisons en banco ou construire des abris temporaires plus résilients (exemple hangars) aux inondations pluviales notamment ; appuyer les efforts de la presse, des plateformes de réduction des risques de catastrophes, des ONG et du Système d’Alerte Précoce ; renforcer la veille et les capacités d’intervention des structures en charge du suivi des inondations, de la réduction des risques de catastrophes et des aides humanitaires ; éviter l’occupation anarchique des zones inondables aussi bien par les habitations que par les cultures et les animaux ; renforcer les digues de protection et assurer la maintenance des infrastructures routières ; curer les caniveaux et évacuer les déchets pour faciliter l’évacuation des eaux de pluies ; suivre de près les seuils d’alerte dans les sites à haut risque d’inondation ; identifier et aménager des sites d’accueil des populations sinistrées ; suivre les mises à jour des prévisions que produisent et diffusent la DMN et la Direction de la Gestion des Ressources en Eaux du Niger ; assurer la veille et renforcer la prospection dans les zones grégarigènes du criquet pèlerin.
Aussi, par rapport aux risques de sécheresse, la MDN recommande de : soutenir le déploiement de techniques climato-intelligentes d’augmentation des rendements des cultures et des fourrages, face aux risques climatiques (pauses pluviométriques) ; utiliser les espèces et variétés de cultures tolérantes au déficit hydrique dans les zones à risque de sècheresse ; diversifier les pratiques agricoles et promouvoir l’irrigation et le maraîchage dans les zones en baisse de production ; faciliter aux producteurs l’accès à des semences des variétés améliorées et des intrants agricoles adaptés à leurs besoins ; adopter des techniques culturales de conservation des eaux et des sols ; prévenir la prolifération de la chenille mineuse de l’épi du mil ; renforcer les dispositifs d’information, d’encadrement et d’assistance agro-hydrométéorologique des producteurs ; reconduire l’opération des pluies provoquées au cours de la saison 2023 en vue d’atténuer les risques de sécheresse (longues pauses pluviométriques).
Les recommandations face aux risques de maladies et ennemis des cultures sont relatives : au renforcement des capacités du système national de la santé et des plateformes nationales de réduction de risques de catastrophes ; à la sensibilisation et à la diffusion des informations d’alerte sur les maladies climato-sensibles ; à l’assainissement des agglomérations à travers des opérations de drainage, de curage des caniveaux et de traitement des gîtes larvaires et éviter le contact avec les eaux stagnantes ; à la vaccination des populations et les animaux pour prévenir les maladies épidémiques et endémiques ; à la prévention des épizooties à germes préférant de bonnes conditions humides notamment la fièvre de la vallée du Rift et au renforcement de la vigilance contre les maladies et les ennemis des cultures (chenille légionnaire et autres insectes nuisibles).
Enfin, pour réduire les risques liés à d’autres phénomènes météorologiques, Mme Diallo a déclaré qu’étant donné le profil attendu, notamment avec des débuts précoces à normaux, suivis des pauses pluviométriques longues à normales en général, il est fort probable que la situation météo en début de saison (Mai-Juin surtout) soit caractérisée assez souvent par des orages accompagnés par des vents forts, de la poussière et du sable. Il est alors conseiller, entre autres de : prendre des mesures pour protéger les personnes et les infrastructures vulnérables à ces risques météorologiques ; protéger les jeunes pousses contre le vent et les dépôts de poussière et/ou du sable ; éviter de s’abriter sous les arbres et d’y garer les véhicules ; ranger les objets (tranchants, pointus) susceptibles d’être emportés par les vents forts ; redoubler de vigilance en cas de mauvaise visibilité dans le respect strict du code de la route pour les véhicules et surtout les bus de transport ; prendre connaissance des mises à jour des bulletins d’alerte dans l’exécution des chantiers des travaux publics et de protéger les animaux vulnérables lors des fortes pluies localisées.
Le Collège des femmes de Plateforme Paysanne du Niger (PFPN), organise du lundi 29 au mercredi 31 mai 2023, un Atelier sur l’accès des femmes au foncier rural. Cet atelier se déroulera à la Maison de la Presse, sise au Ministère de la Culture à Niamey, placé sous le thème ‘‘Plaidoyer sur l’accès des femmes au foncier rural’’. La Ministre de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant, Mme Allahoury Aminata Zourkaleyni est la marraine de l’événement.
En avant pour la Parité, la Sécurisation et la Gouvernance foncière dans les Aménagements Hydro-Agricole en faveur des femmes !
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